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Manifestation contre le gouvernement d'Ivan Duque à Medellin en Colombie, le 5 mai 2021. Manifestation contre le gouvernement d'Ivan Duque à Medellin en Colombie, le 5 mai 2021.  

Colombie: face aux violences, l'épiscopat invite à prier pour la nation

La Colombie connaît sa deuxième semaine de manifestations contre le gouvernement, malgré le retrait de la réforme fiscale voulue par le président Ivan Duque. Syndicats, étudiants, indigènes et d'autres secteurs sont désormais mobilisés contre les politiques de santé, d'éducation, de sécurité et les violences policières. Dans ce contexte fébrile, les 鱹ê±ç³Ü±ð²õ appellent au dialogue.

«Nous rejetons résolument, quelle qu'en soit l'origine, les violations des droits de l'homme, les actes de vandalisme, les blocages de la mobilité et de l'approvisionnement alimentaire, les disparitions de personnes, les atteintes à l'intégrité physique de tout individu, les destructions causées aux biens publics et privés.» C'est ce qu'ont déclaré les évêques colombiens, dans une déclaration publiée mercredi 5 mai, à la suite des manifestations qui ont débuté par une grève nationale vendredi 30 avril contre le projet de réforme fiscale d'Iván Duque, dont le président a annoncé le retrait.

Des manifestations «dans le respect des droits»

Les manifestations, qui ont dégénéré en affrontements entre manifestants et policiers, ont causé la mort de dizaines de personnes et des centaines de blessés.

Les évêques colombiens ont exprimé la tristesse de l'Église pour les morts, les blessés et les malades qui n'ont pas pu compter sur des soins de santé en raison des fermetures et des dommages causés aux routes. Ils ont par ailleurs rappelé que si les manifestations représentent un droit, «elles doivent être exercées dans le respect des droits de l'homme».

Promouvoir le dialogue social

Dans ce message, l’épiscopat réitère que «la violence, le vandalisme, l'agression, l'abus de force et le chaos social ne résolvent rien, car ils n'apportent que la souffrance et la mort, surtout aux plus pauvres, en plus de délégitimer et de rendre discutable toute protestation sociale».

L'appel est donc de mettre fin à ces actes: «Il est temps d'entreprendre ensemble la tâche de générer un modèle de développement humain intégral». Les évêques ont ensuite exhorté à suivre l'invitation faite par le Saint-Père à ouvrir les canaux du dialogue social. «Nous insistons sur l'impérieuse nécessité de progresser vers la réconciliation nationale et la paix, avec la participation et les efforts de tous les citoyens, sans perdre de vue qu'il s'agit d'un chemin ardu qui exige courage et persévérance», écrivent-ils. 


Soucieux, enfin, de l'avenir du pays et de l'arrêt de ces actes de violence et de mort, les évêques ont invité toutes les communautés catholiques à consacrer, vendredi 7 mai, en la solennité du Sacré CÅ“ur de Jésus, une journée de prière dans chaque paroisse, appelée «Prions pour la Colombie», à la réconciliation, à la paix et à l'unité de la nation, et à demander la fin de la violence et une solution au conflit auquel le pays est aujourd'hui confronté.

Par ailleurs, à compter de ce jeudi 6 mai, l'épiscopat colombien lance deux mois de conférences sur la politique à la lumière de l'Évangile. Une initiative pour former les jeunes à réconcilier un pays émietté par ce conflit armé le plus ancien des Amériques. 

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06 mai 2021, 15:57