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Méditation du IIIe dimanche de Carême : «nous ‘contenter’ du Christ crucifié»

Le Père jésuite Adrien Lentiampa nous introduit à la méditation avec les lectures du troisième dimanche de Carême de l’année liturgique B.

Chers Frères et Sœurs,

Nous sommes déjà au troisième dimanche du temps de carême, à mi-chemin vers Pâques. C’est pourquoi les différentes lectures de ce jour tournent autour du mystère de la mort et résurrection du Seigneur Jésus-Christ.

Il en est ainsi de l’évangile qui est proposé à notre méditation : il est encadré par l’évocation des deux pâques. Au début, il est question de la Pâque juive, qui célèbre la libération du peuple d’Israël de l’Égypte. La fin de l’évangile parle du sanctuaire du corps du Christ, et de sa résurrection des morts. À travers cette nouvelle Pâque vécue dans son propre corps, le Christ s’offre pour nous libérer de tout esclavage. Il renouvelle et accomplit l’alliance dont il est fait mémoire dans la première lecture. Quant à la deuxième lecture, Saint Paul nous y rappelle que c’est par sa crucifixion que Jésus se révèle à nous comme puissance et sagesse de Dieu. C’est pourquoi nous ne devons rien chercher d’autre en dehors de ce mystère (je dirai, nous « contenter » du Christ crucifié), quand bien même cela peut paraitre une folie ou un non-sens pour certains. Ainsi donc, à travers toutes ces lectures, nous sommes invités à faire du Christ crucifié notre unique fierté et notre unique gloire.

“C’est pourquoi nous ne devons rien chercher d’autre en dehors de ce mystère (je dirai, nous « contenter » du Christ crucifié), quand bien même cela peut paraitre une folie ou un non-sens pour certains.”

Et comment savoir concrètement que le Christ, mort et ressuscité, est notre unique fierté ? Les gestes de Jésus au Temple, que nous relate l’Évangile d’aujourd’hui, nous répondent. Rappelons d’abord que le commerce qui se faisait au Temple de Jérusalem permettait l’acquisition des bêtes pour le sacrifice rituel. En renversant ce commerce, Jésus interroge la manière de vivre la religion, et, pour nous aujourd’hui, la manière de vivre notre carême : il ne s’agit pas de se limiter à des pratiques extérieures, consistant en l’accomplissant de quelque rituel. Il nous faut nous attacher au sanctuaire même du corps du Christ, devenu l’unique lieu de notre salut. Pour cela, nous devons renoncer à tout ce qui, petit à petit, peut prendre la place de cet attachement exclusif au Christ, mort et ressuscité. Alors que, parfois, nous sommes tentés de chercher ailleurs signes et sagesses, Saint Paul nous invite à ne chercher que le Messie crucifié ; car c’est sur la croix que Jésus nous révèle le vrai nom de Dieu – « Abba, Père ! » –, faisant de nous des fils dans l’Unique Fils.

“Saint Paul nous invite à ne chercher que le Messie crucifié ; car c’est sur la croix que Jésus nous révèle le vrai nom de Dieu – « Abba, Père ! » –, faisant de nous des fils dans l’Unique Fils.”

Ainsi donc, puisque le temps de carême nous prépare à célébrer la gloire du crucifié, nous sommes invités à nous départir de toute idolâtrie et de toute fausse religiosité et divinité. Le livre de l’Exode nous le rappelle : « Je suis le Seigneur, ton Dieu (…), tu n’en auras pas d’autres ! ». Profitons donc de ce temps qui nous reste dans notre marche vers Pâques pour identifier les nombreuses idoles qui peuplent nos vies et nos pratiques religieuses ; toutes ces idoles devant lesquelles, jour après jour, nous nous prosternons, avilissant ainsi notre identité des fils de Dieu. Demandons au Seigneur de nous aider à nous en débarrasser. Qu’il nous donne de trouver dans la Pâque du Christ-Jésus notre unique fierté et notre unique joie.

AMEN

Méditation du IIIe dimanche de Carême de l’année liturgique B avec le Père Adrien Lentiampa, SJ

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06 mars 2021, 11:54