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Camp de déplacés dans le nord-ouest d'Idlib, près de la frontière avec la Turquie Camp de déplacés dans le nord-ouest d'Idlib, près de la frontière avec la Turquie 

Syrie: des patriarches orientaux demandent à Joe Biden la levée des sanctions

Dans une lettre adressée au président américain tout récemment investi, plusieurs patriarches d’Orient le pressent de lever les sanctions qui étranglent la Syrie, au risque de se rendre «complice» de la crise humanitaire en cours.

La missive est signée par le patriarche syrien orthodoxe Ignace Ephrem II Karim, le patriarche syrien catholique Ignace Yousef III Younan, le patriarche melkite Youssef Absi et Michel Abs, secrétaire général du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

Après les félicitations d’usage au président Biden pour son entrée en fonction, les chefs d’Églises centrent leur intervention sur les conséquences dramatiques générées par les sanctions imposées à Damas par les précédentes administrations américaines, -dont la dernière en date, la loi César, est entrée en vigueur en décembre. Celles-ci «rendent la situation grave en Syrie encore plus intenable, surtout dans le contexte de la pandémie de Covid-19, en bloquant l'aide, le commerce et les investissements nécessaires au fonctionnement du système de santé et de l'économie syrienne», déjà fragilisés par une décennie de guerre, constatent les patriarches.

Une "punition collective" du peuple syrien

Ressenties comme une «punition collective», ces mesures «plongent le pays dans une catastrophe humanitaire sans précédent». Considérée auparavant comme le grenier à blé de l’Orient, la Syrie peine aujourd’hui à nourrir ses habitants affamés, assène la lettre. La rudesse de l’hiver et la crise sanitaire que les hôpitaux ne peuvent contenir parachèvent ce tableau apocalyptique.

S’ensuit un appel solennel des patriarches au nouveau locataire de la Maison Blanche: «nous vous demandons instamment, Monsieur le Président d'aider les Syriens à atténuer la crise humanitaire qui menace de déclencher une nouvelle vague d'instabilité au Moyen-Orient et au-delà, en suivant les recommandations du rapporteur spécial des Nations unies ». Les intérêts nationaux légitimes des États-Unis peuvent être défendus sans pour autant punir collectivement le peuple syrien, concluent-ils.

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23 janvier 2021, 11:50