Mgr Kaigama réitère son appel pour une meilleure sécurité des Nigérians
Pope
Dans une nouvelle démonstration dramatique de l'état d'insécurité croissant au Nigeria, au moins huit enfants ont été enlevés samedi dans un orphelinat de Naharati, dans la zone d'Abaji, à Abuja.
Selon les informations transmises à la presse, vers 13 heures, heure locale, un groupe d'hommes lourdement armés, soupçonnés d'être des militants extrémistes islamistes, a pris d'assaut l'orphelinat de Rachel situé sur le territoire de la capitale fédérale, se dirigeant directement vers les dortoirs des enfants. En plus des enfants, les hommes non identifiés auraient également emmené certains employés de l'orphelinat.
Dans une interview avec Gabriella Ceraso, de la section italienne de Radio Vatican-Pope, Mgr Ignatius Ayau Kaigama a déploré la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays. Il est particulièrement préoccupé par le fait que cette attaque a eu lieu à Abuja, le territoire de la capitale fédérale, une zone relativement épargnée par les violences jusqu’à présent.
«On aurait pu imaginer qu'en se trouvant autour du territoire de la capitale fédérale, on serait plus en sécurité», a-t-il déclaré. «Mais nous pouvons voir que même les enfants ne sont pas en sécurité.»
Augmentation des enlèvements
Ces derniers temps, le phénomène des enlèvements est devenu plus courant. Dans certains cas, des fonctionnaires et même des membres du clergé et des religieux ont été kidnappés. «Mon prêtre a été libéré il y a quelques semaines», a déclaré Mgr Kaigama. «D'autres prêtres n'ont pas eu cette chance, ils ont été kidnappés et tués.»
Le fléau des enlèvements au Nigeria a été lié aux groupes armés djihadistes et aux filiales du crime organisé, agissant soit dans le but de déstabiliser le pays, soit pour en tirer un bénéfice financier. Dans certains cas, les victimes sont kidnappées contre une rançon de plusieurs milliers d'euros. Mais dans d'autres cas, elles sont tuées ou gravement blessées.
Les journaux nigérians locaux rapportent que les hommes armés qui ont enlevé les enfants de l'orphelinat ont exigé une rançon pour libérer leurs victimes.
Appel au gouvernement
S'adressant aux autorités nigérianes, l'archevêque les a exhortées à prendre des mesures pour mieux assurer la protection des citoyens, car leur vie et leurs biens sont également importants.
«Quand les gens sont kidnappés, ils se sentent seuls. Je ne vois pas grand-chose que les autorités fassent pour remédier à la situation. Nous continuons donc à les exhorter à faire de leur mieux», a assuré Mgr Kaigama. «Nous savons qu'en tant que peuple religieux nous avons confiance en Dieu et en sa miséricorde, sa compassion et sa protection, mais nos dirigeants doivent faire leur devoir. Je crains que l'on ne fasse pas grand-chose», s’est-il inquiété.
L'archevêque a poursuivi en priant pour que «les actes criminels cessent très bientôt» et que les gens puissent vaquer à leurs occupations quotidiennes librement, sans craindre d'être molestés.
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