Le Pape François rend hommage au cardinal suisse Henri Schwery
Cyprien Viet - Cité du Vatican
Il avait quitté sa charge de gouvernement du diocèse de Sion dès 1995, mais il était encore cardinal électeur, 10 ans plus tard, lors du conclave de 2005 qui a mené à l’élection de Benoît XVI. Le cardinal Henri Schwery s’est éteint ce jeudi 7 janvier 2021 à l’âge de 88 ans dans son village natal de Saint-Léonard, dans le Valais, où il avait longtemps continué d’assurer des services paroissiaux comme simple prêtre auxiliaire.
Les condoléances du Pape François
Voici le texte du télégramme adressé par le Pape François à l'actuel évêque de Sion, Mgr Jean-Marie Lovey, dans lequel il rend hommage au cardinal défunt: «Ayant appris avec tristesse le décès du Cardinal Henri Schwery, Evêque émérite de Sion, je vous adresse mes vives condoléances ainsi qu’à sa famille, à l’Evêque émérite Monseigneur Norbert Brunner et aux fidèles du diocèse de Sion. Je demande au Père de toute miséricorde d’accueillir dans sa paix et dans sa lumière cet homme de sciences et ce Pasteur intensément dévoué à la conduite de son diocèse. Attentif aux besoins pastoraux des fidèles, il s’est investi dans les vocations sacerdotales et la formation des prêtres. Il s’est aussi impliqué dans la recherche de l’unité de l’Église en différentes occasions. En gage de réconfort, je vous adresse la Bénédiction apostolique, ainsi qu’à l’Evêque émérite Monseigneur Norbert Brunner, aux prêtres, aux personnes consacrées, à la famille du Cardinal défunt et à ses proches, aux diocésains de Sion et à toutes les personnes qui prendront part à la célébration des obsèques.»
Ses obsèques seront célébrées le lundi 11 janvier à 10h30 en la cathédrale de Sion. Compte tenu des restrictions en vigueur en raison de la pandémie, les fidèles ne pourront pas entrer dans la cathédrale mais sont invités à s'associer à la célébration par la prière.
Un sacerdoce et un épiscopat ancrés dans le Valais
Né le 14 juin 1932, Henri Schwery avait été ordonné prêtre pour le diocèse de Sion en 1957, tout en poursuivant des études de mathématiques et de physique quantique à l’université de Fribourg. Il exercera ensuite différents services, comme aumônier militaire, aumônier de l’Action catholique des jeunes, professeur au collège de Sion puis directeur du petit séminaire et enfin recteur du collège de Sion, jusqu’à sa nomination comme évêque de ce diocèse par saint Paul VI en 1977.
Ses 18 ans de gouvernement diocésain seront notamment marqués par le conflit avec le séminaire d’Écône, administré par la Fraternité Saint-Pie X de Mgr Marcel Lefebvre, qui se situait sur le territoire de juridiction de son diocèse. Par ailleurs président de la Conférence épiscopale suisse de 1983 à 1988, il ne parviendra pas à dissuader Mgr Lefebvre de procéder à des ordinations d’évêques en 1988. Cette cérémonie sans mandat pontifical avait provoqué l'excommunication de ces quatre évêques et des évêques consécrateurs.
L’accueil de Jean-Paul II en Suisse en 1984
Son épiscopat à Sion sera par ailleurs marqué par l’introduction du diaconat permanent et la création d’un séminaire diocésain, en 1986. Il développera également une pastorale axée sur le soutien à la famille, et créera des secteurs pastoraux afin d'assurer un maillage paroissial plus équilibré. «Le dynamisme toujours actuel de ces diverses réalisations témoigne de la pertinence de ses visions pastorales et de la fécondité de son engagement apostolique», est-il indiqué sur le .
Il accompagna saint Jean-Paul II durant son voyage apostolique en Suisse en 1984, et il reçut sept ans plus tard la barrette cardinalice.
Retiré du gouvernement épiscopal pour raison de santé dès 1995, il était néanmoins demeuré cardinal électeur jusque 2012. Il participa à ce titre au conclave de 2005, et figura dans les années 1990-2000 parmi les membres de plusieurs dicastères de la Curie romaine, comme la Congrégation pour les Causes des Saints ou encore le Conseil pontifical pour les Communications sociales. Il était aussi le grand-prieur de l’Ordre des Chevaliers du Saint-Sépulcre en Suisse.
Après son décès, le Sacré-Collège compte désormais 228 cardinaux au total, parmi lesquels 128 électeurs et 100 non-électeurs.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici