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L'oratoire de Saint-Joseph à Montréal, un sanctuaire habituellement très fréquenté au Québec. L'oratoire de Saint-Joseph à Montréal, un sanctuaire habituellement très fréquenté au Québec. 

Québec: le désaccord des évêques face aux restrictions sur les rassemblements religieux

Face à la pandémie de coronavirus, la décision des autorités du Québec de restreindre les rassemblements dans les lieux de culte à 25 ou 50 personnes maximum, au lieu de 250 pour certains établissements culturels comme les cinémas, provoque l’incompréhension des responsables religieux.

Au nom de la Table interreligieuse, qui rassemble les responsables des principales religions présentes sur le territoire de cette Province canadienne, le président de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec, Mgr Christian Rodembourg, a dénoncé les inégalités de traitement dont les cultes font l’objet dans la crise du coronavirus.

L’évêque de Saint-Hyacinthe, qui assure que les leaders religieux font tout le nécessaire pour mettre en place les mesures de protection, exprime sa déception de voir les lieux de culte assimilés aux bars. Il demande une approche plus réaliste, tenant compte des espaces disponibles dans les églises, qui doivent permettre une distanciation physique raisonnable. Mgr Rodembourg, qui précise qu’au Québec aucune éclosion connue de la contagion ne n’est produite dans un lieu de culte, réclame aussi l’établissement d’un canal de communication direct avec les autorités gouvernementales.

Un manque de respect vis-à-vis des croyants

Au-delà du bien-fondé ou non de cette décision, c’est en effet le manque d’écoute et de dialogue qui est dénoncé. «Les leaders religieux n’ont pas ménagé les efforts pour tenter d’entreprendre un dialogue franc et ouvert avec les autorités gouvernementales, dans un esprit de collaboration, rappelle Mgr Rodembourg, affirmant sa déception avec franchise : «Les lettres qui n’ont pas même reçu d’accusé de réception, les appels téléphoniques et les courriels laissés sans réponse ne se comptent plus. Alors que dans les provinces voisines, les autorités gouvernementales sont en contact direct et constant avec les leaders religieux, il n’y a aucune communication du même genre au Québec. Cette situation est décevante et inacceptable», s’insurge-t-il.

Dans un contexte de sécularisation qui amène certains responsables politiques à ne percevoir les religions que comme les traces d’un folklore dépassé, l’évêque rappelle qu’elles méritent plus de respect. «En ces temps troublés, des milliers de Québécoises et de Québécois trouvent dans la pratique de leur religion un réconfort et une source de résilience qui bénéficie à l’ensemble de la population. Quoi qu’on puisse en penser, la spiritualité et la recherche de sens ont une place essentielle dans la vie humaine. Ce service à la communauté nous apparaît nécessaire pour aider nos fidèles à traverser cette crise sanitaire», précise l’évêque québécois.

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22 septembre 2020, 12:12