Birmanie : des religieux appellent à l’unité avant les é±ô±ð³¦³Ù¾±´Ç²Ô²õ
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Une «opportunité en or nous est offerte» à l’occasion des élections générales du 8 novembre – les troisièmes en six décennies, affirment des responsables bouddhistes, musulmans et chrétiens dans une déclaration commune. Les membres birmans de Religion for peace, une organisation interreligieuse mondiale engagée pour la promotion de la paix et dont est vice-président l’archevêque de Rangoun, font appel à l’ensemble des acteurs politiques, civils et religieux du pays pour «qu’ils s’écoutent dans le respect de l’autre et décident de rechercher le bien de tous.»
Outre la pandémie de Covid-19 qualifiée par le cardinal Bo dimanche de «graine plantée par l’ennemi Satan» et à cause de laquelle aucun rassemblement religieux n’est autorisé au moins jusqu’au 31 juillet prochain, la Birmanie fait face à des problèmes sociaux et environnementaux dus, en partie, à des conflits qui perdurent depuis des décennies..
La crise sanitaire n’a pas fait taire les armes. «Les personnes s'agrippent encore à la folie d'un classement des différences ethniques», écrivent les dignitaires alors que vient d’être repoussé à cause du Covid-19, la 4ème session de la Conférence de Panglong du XXIème siècle qui rassemble depuis 2016 plusieurs mouvements ethniques autour d’une même table pour négocier la paix. Le pays compterait actuellement plus de 50 groupes armés.
Des religieux «las de la guerre»
Dans leur déclaration, les responsables religieux se disent «éreintés des inimitiés» et «las de la guerre» qui «déshonore tout un chacun». Ils se posent la question de ces conflits armés qui durent. «Naturellement, il est possible d'accuser la belligérance de l'armée et son obstination à refuser un cessez-le-feu complet pour permettre à la nation de faire face à la pandémie», souscrivent-ils.
Dans un rapport publié le 8 juillet dernier, Amnesty international dénonçait les exactions de l’armée birmane dans le nord-ouest du pays. Un garçon de sept ans figure parmi les dix-neuf victimes de frappes aériennes aveugles opérées en mars dans l’État Chin.
Selon les responsables bouddhistes, musulmans et chrétiens, il est également «possible de déplorer la faible autorité du gouvernement civil ou le manque d'un juste procès dans le cadre du système judiciaire. Des responsables des groupes ethniques tirant profit du commerce du jade ou de drogues peuvent être accusés». Ils reconnaissent être eux-mêmes «trop timorés dans leur protestation contre l'injustice».
Respect de l'autre et de la terre
Mais dès lors que faire ? D’autant que les répercussions des conflits en cours sont terribles : «alors que nous combattons l'un contre l'autre, notre terre est dévastée, nos jeunes sont détruits par les drogues, et des milliers de jeunes quittent le pays seuls, en perdant leur dignité et la vie», pour se retrouver parfois «réduits en esclavage» à l’étranger. Ils évoquent aussi la convoitise de «puissantes nations voisines», les sols de Birmanie regorgeant de richesses naturelles telles que l’or, le bois de tek ou le jade…
«Il est temps que cela cesse», estiment les religieux dans leur message. Ils encouragent les responsables à en finir avec des divisions «insensées» pour «construire une nation dans laquelle personnes n'ait peur de la différence et au sein de laquelle on apprenne à négocier, dialoguer et se réjouir de ce que l'on est». Ils invitent également à encourager les jeunes à étudier, à protéger les pauvres et les agriculteurs et à entendre le cri de la terre.
Il est selon eux urgent «d'investir dans l'espérance et de se préparer pour le monde de demain, après la pandémie».
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