Amazonie : écocide, ethnocide et terricide sont pires que le virus
Pope
Cette assemblée, la première du genre, s'est déroulée de manière virtuelle, impliquant plusieurs pays : l'Équateur, la Colombie, le Pérou, la Bolivie, le Chili, le Paraguay, le Guyana, le Venezuela, le Brésil, la Guyane française et le Suriname. «La lutte des peuples amazoniens, attaqués dans leurs territoires et leurs cultures, s'intensifie, affirme la déclaration. Le cri assourdissant de la forêt amazonienne en feu s'amplifie, elle est pillée par l'industrie minière qui ne reconnaît que le pouvoir et la cupidité».
Et tandis que les communautés indigènes se préparent à faire face à «la dévastation et la faim» qui continueront d'exister «après cette pandémie de Covid-19», «l'écocide, l'ethnocide et le terricide» sont «pires que le virus», car ils sont porteurs d'un «système colonial et capitaliste qui n'inclut pas le soin de la vie». «Il n'y a plus de temps. Nous devons nous unir dans la diversité des connaissances des peuples et dans la culture des soins». «Amazonisez-vous !», lancent les participants de l'assemblée. «Maintenant ou jamais ! Plus fort que toutes les voix de la mort sera le cri de la vie qui émerge de l'Amazonie».
Collaboration avec les indigènes
Au cours des travaux, les participants ont insisté sur le concept d'«amazonisation pour la défense de la maison commune», c'est-à-dire se laisser guider, dans une collaboration mutuelle, par les indigènes pour construire «une nouvelle réalité» capable d'affronter «un système écocide et ethnocide» qui «vole l'avenir» des populations locales.
Il faudra donc remettre en cause «un modèle de développement malade» qui vise à «saigner l'Amazonie à blanc», laissant le bien-être aux pays dits développés et «la pollution et la maladie» aux peuples indigènes. «L'économie ne doit pas être une accumulation matérielle, mais plutôt la récupération de l'être humain». Un appel est donc lancé à la coopération et au dialogue pour «réveiller la conscience et l'action de tous, sans discrimination», contre un système qui «tue moralement, spirituellement et physiquement» la région amazonienne.
L'Église catholique solidaire
Parmi les participants à l'Assemblée figurait également le cardinal Pedro Ricardo Barreto Jimeno, archevêque de Huancayo (Pérou) et vice-président du Repam, qui a apporté «la solidarité de l'Église catholique avec les peuples originels de l'Amazonie, un écosystème vivant dont toute l'humanité doit prendre soin». Dénonçant ensuite la cupidité des activités minières et le manque de respect pour la vie humaine comme «des éléments destructeurs de l'Amazonie et des peuples indigènes», le cardinal a souligné que «ces peuples nous donnent une leçon d'unité pour le bien de tous, dans une action commune qui nous aide à comprendre comment la diversité est un enrichissement et non une menace».
En outre, surtout «en cette période de pandémie», il est d'autant plus nécessaire «d'agir ensemble pour prendre soin de la vie et de la création», une action à laquelle les peuples amazoniens eux-mêmes peuvent contribuer avec leur «mode de vie sobre et respectueux de la nature et des hommes». «L'Amazonie n'est plus invisible, a conclu le cardinal Barreto. Nous devons agir ensemble à travers un projet global et commun».
À la fin des travaux, trois pistes d'action ont été établies : la lutte contre la Covid-19 et ses conséquences sur les peuples indigènes ; le boycott des produits des multinationales et des systèmes miniers ; la mise en place d'un groupe de mobilisation pour déterminer des projets spécifiques dans les mois à venir. «Cette Assemblée peut donner une forte impulsion à la prise de conscience nécessaire pour défendre une région du monde qui génère de l'oxygène pour tous», ont conclu les participants.
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