Covid-19 : vivre l’épreuve au Liban auprès de personnes handicapées
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
La pandémie de Covid-19 a contaminé près de 1,5 million de personnes dans plus de 190 pays. Le Liban, déjà frappé par une profonde crise économique et où 45% de la population vit sous le seuil de la pauvreté, n’est pas épargné. Les autorités, qui ont enregistré près de 600 cas d’infection et au moins 20 décès, ont décrété mi-mars un état d'urgence sanitaire et un confinement général.
C’est au pays du Cèdre que Lionel Cheylus volontaire en mission avec la Délégation Catholique pour la Coopération vit actuellement cette période inédite et éprouvante. Il est chef de projet-collecte de fonds pour l’association chrétienne Anta Akhi, «toi mon frère», créée en 1992, qui accompagne des adultes atteints de lourds handicaps durant toute leur vie.
Lionel Cheylus est arrivé au Liban au début du mois de mars. Lorsque l’épidémie gagne le pays, il choisit de rester confiné au sein de ce «foyer de tendresse», auprès de personnes en situation de handicap et de leurs accompagnateurs. Évoquant le sens de cette mission, il dit avoir ressenti «un appel» qui donne sens à sa vie.
Spiritualité, fraternité et humilité
Les personnes handicapées, confinées depuis les 12 mars dernier, sont très dépendantes et la plupart sont extrêmement menacées par le coronavirus en raison d’insuffisances respiratoires. Mais «il y a une force dans cette maison» où se vit la fraternité et la communion. Leur vulnérabilité renvoie à notre propre vulnérabilité et interroge sur notre manière d’appréhender la vie.
Les résidents d’Anta Akhi «ont un rapport au temps, à la mort particulier et témoignent d’une grande humilité et de beaucoup de recul» dans ce contexte de pandémie. Ils font preuve d’«une grande capacité d’introspection» et «parviennent à vivre cette période avec beaucoup de sérénité».
Il y a au sein de ce lieu, niché au cĹ“ur des montagnes, dans le village de Ballouneh, deux chapelles. Il y règne «une intense vie de prière» qui durant la Semaine sainte a été encore plus importante. «La vie spirituelle ne s’arrête pas avec le confinement» et «c’est avec joie» que les personnes handicapées et leurs accompagnateurs se sont préparés à célébrer la fête de Pâques.
Aujourd’hui 68 personnes, accueillis en internat, externat, ou semi-internat, bénéficient d’un accompagnement global de vie quotidienne, de santé, d’épanouissement, de ressourcement spirituel et de formation au sein de l’association Anta Akhi au Liban, entourées de 7 accompagnateurs et de plusieurs salariés.
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