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Lavement des pieds Lavement des pieds 

Mgr Pizzaballa: JĂ©sus veut "purifier nos relations humaines"

L’administrateur du patriarcat latin de JĂ©rusalem a cĂ©lĂ©brĂ© la messe de la Cène du Seigneur dans la basilique du Saint SĂ©pulcre ce jeudi matin (horaire dĂ©fini par le statu quo en vigueur dans les Lieux saints partagĂ©s). Dans son łó´ÇłľĂ©±ôľ±±đ, Mgr Pizzaballa a livrĂ© une mĂ©ditation sur le sens du Lavement des pieds et sur l’enseignement que nous devons en tirer Ă  l’aune de la crise actuelle.

Pas de Lavement des pieds durant cette messe pontificale, mais une longue réflexion sur ce geste hautement symbolique, rapporté par saint Jean (Jn 13, 1-15) : «le geste que Jésus accomplit est le geste du passage de la terre au ciel, du monde au Père, du temporel et l'éternel. Pour montrer le chemin vers le Père, Jésus lave les pieds de ses disciples», a ainsi observé Mgr Pizzaballa qui attire également l’attention sur la réaction de Pierre, scandalisé par l’initiative si surprenante du Seigneur et se retire. Une attitude qui «dit toute la distance entre la pensée de Dieu et la nôtre : nous pensons qu'est glorieux, éternel, seulement celui qui est lié à la notion du pouvoir. Pour Jésus, il n'en est pas ainsi : il est éternel, il passe du monde au Père, l'humble serviteur qui se met aux pieds de l'autre, qui se dépouille de lui-même, de son autonomie, de son autosuffisance et de son orgueil, et reconnaît et célèbre le don qu’est l'autre, par la concrétisation de gestes humbles et quotidiens». Et d’ajouter que «le service crée la communion, fait sortir de la servitude, de l'égoïsme et fait renaître dans une unité de vie qui ne peut pas mourir».

Quitter le vêtement de l'orgueil pour le tablier du service

«Pierre nous montre qu'il n'est pas du tout évident de se faire aimer de cette façon, qu'il est difficile d’accepter son besoin d'être aimé de cette façon : ce n'est possible que si l'on reconnaît humblement son péché», a poursuivi l’ancien Custode de Terre Sainte pour qui «Jésus nous invite aujourd'hui à le suivre, à retirer les vêtements de l'autosuffisance, de l’assurance de pouvoir faire seul, et à nous reconnaître pécheurs et d’avoir besoin de pardon ; il nous demande de porter le tablier de l'humble service et du don de soi».

Et l’administrateur de relier le geste de Jésus au contexte actuel, où tous, nous sommes blessés dans ce qui nous est le plus cher : nos relations humaines. «Il semblerait que le Seigneur nous les ait enlevées, pour ensuite nous les restituer purifiées» du caractère possessif et violent que celles-ci peuvent revêtir, analyse-t-il, voyant dans l’isolement forcé de ces jours une occasion «de changer de voie».

«Dans cet étrange et douloureux moment de jeûne, nous pouvons peut-être lire un appel à repenser et à purifier nos relations familiales », tandis que la page évangélique ce Jeudi Saint invite à «repenser avec courage ce que nous construisons aujourd'hui dans nos relations personnelles, familiales, ecclésiales et sociales», a encore assuré Mgr Pizzaballa, qui a conclu : «avant le lavement des pieds, Jésus avait dit que personne ne pouvait encore le suivre. Mais après avoir montré comment aimer, Jésus peut dire : “Pour aller où je vais, vous savez le chemin” (14,4). Nous aussi, aujourd’hui, nous reprenons un chemin, et de ce chemin, nous connaissons maintenant la voie».

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09 avril 2020, 14:00