Il y a 5 ans, le martyre des coptes orthodoxes d'Éٱ
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican
Il y a cinq ans, les images du martyre de ces hommes vêtus en orange, le regard encore serein et rayonnant de foi peu avant leur mort, avaient fortement choqué et ému le monde entier.
Une semaine après leur décapitation, le Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, avait décidé de les inscrire au Synaxarium, le livre des martyrs de l’Église copte orthodoxe. La célébration de leur mémoire étant ainsi fixée au 15 février, date de diffusion de la vidéo de leur exécution.
Leur dernier mot pour Jésus
Comme l'indiqua en son temps à l’Agence Fides Mgr Antonios Aziz Mina, l'évêque copte catholique émérite de Gizeh, cette vidéo «a été construite comme une mise en scène cinématographique terrifiante, dans le but de répandre la terreur. Et pourtant, on voit que certains des martyrs, au moment de leur mise à mort barbare, répètent “Seigneur Jésus Christ”. Le nom de Jésus a été le dernier mot qui est venu sur leurs lèvres» avait-il précisé.
13 de ces martyrs venaient du diocèse de Salamut, dans l’ouest de l’Égypte. Dans le village d’Al-Our, une cathédrale a été construite par l’État égyptien pour conserver leur restes. Ce 15 février, au terme de deux semaines de commémorations, une exposition a été inaugurée en leur mémoire dans le musée qui leur est déjà dédié.
Le père Rafic Greiche a suivi ces cérémonies. Il est curé de la paroisse saint Cyrille des Melkites au Caire, ancien porte-parole de la communauté copte catholique et directeur de la revue le Messager. Il précise d'abord que ces évènements sont célébrés seulement «au sein de l'Église copte orthodoxe»; les médias égyptiens n'en parlent presque pas.
Dans la mémoire des chrétiens égyptiens, le souvenir du drame est encore «très frais», témoigne le père Greiche. Il salue aussi l'exemplaire témoignage de foi de ces martyrs.
Le père Greiche revient par ailleurs sur l’évolution des relations entre coptes et musulmans ces dernières années, sous la présidence du Maréchal Al-Sissi. Selon lui, la destitution de Mohammed Morsi et des frères musulmans en 2013 a marqué un tournant encourageant.
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