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Messe d'obsèques d'une petite fille de 3 ans abattue par la police en juillet 2019. Messe d'obsèques d'une petite fille de 3 ans abattue par la police en juillet 2019. 

Philippines: un évêque dénonce le “virus de l’indifférence”

Dans le contexte de l’épidémie de coronavirus qui affole les opinions publiques, notamment dans les pays asiatiques, l’évêque de Kalookan, aux Philippines, dénonce avec ironie l’épidémie d’indifférence qui contamine les âmes dans son pays.

Mgr Pablo Virgilio David, évêque de Kalookan, s’est exprimé le 28 janvier lors de la conférence annuelle sur la nouvelle évangélisation organisée à Quezon City. Dans des propos rapportés par l’agence Ucanews, a souligné qu'un dangereux virus infecte le peuple philippin depuis plusieurs mois maintenant : «le virus de l'indifférence». Il se propage plus rapidement que le coronavirus qui, ces derniers jours, a infecté plus de 4 500 personnes dans différents pays.

«Nous sommes paranoïaques au sujet du coronavirus, qui a à peine infecté un Philippin», a déclaré l’évêque, «mais nous ne semblons pas du tout nous soucier de ce virus de l'indifférence, qui a déjà tué des milliers de personnes». L'évêque fait référence à la vague d'assassinats liée à la guerre contre la drogue menée par le gouvernement. Dans le pays, en effet, les exécutions extrajudiciaires sont considérées par le gouvernement comme la solution la plus efficace pour lutter contre le trafic de drogue.

Une violence banalisée et normalisée

L'évêque de Kalookan a expliqué aux participants à la conférence que les affaires de meurtre dans son diocèse n'ont pas de fin. Parmi eux, le dernier, le 27 janvier, où des tireurs non identifiés ont tiré sur un homme de 37 ans. Les médias ont cependant cessé de parler des victimes dans les actualités, s'est plaint le prélat. Les nouvelles, si elles sont liées à la drogue, sont des nouvelles périmées, «plus ou moins les mêmes», et ne méritent plus d'être notées.

Le cardinal Luis Antonio Tagle, ex-archevêque de Manille et désormais préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, a rappelé aux fidèles le «premier crime inscrit dans la Bible», le meurtre d'un frère, et comment ce péché a été «transmis» jusqu'à aujourd'hui. Il a donc invité les Philippins à participer au dialogue constant, car «un vrai catholique n'a pas peur du dialogue». Enfin, il a exhorté les quelque 10 000 participants au rassemblement à prier pour que les gens se reconnaissent comme frères et sœurs appartenant à une même famille.

Cette année, la réunion a eu lieu en janvier et non en juillet, comme ces six dernières années, pour permettre au cardinal Tagle d'y participer avant son départ pour le Vatican.

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29 janvier 2020, 19:00