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Rassemblement à Suarez (Colombie)  le 2 septembre 2019 en mémoire de Karina Garcia, candidate à des élections municipales, assassinée avec cinq autres personnes. Rassemblement à Suarez (Colombie) le 2 septembre 2019 en mémoire de Karina Garcia, candidate à des élections municipales, assassinée avec cinq autres personnes. 

La Semaine pour la paix s’ouvre en Colombie, dans un contexte troublé

La 32e édition de la Semaine pour la paix s'est ouverte en Colombie ce 2 septembre. Cette initiative vise à rendre visibles les efforts de nombreux Colombiens en faveur de la paix et de la réconciliation, alors que ce pays d'Amérique latine connaît un regain de tensions.

“Je suis et nous sommes des territoires de paix”, telle est le thème choisi pour cette édition 2019, mise en place par plusieurs organismes ecclésiaux, éducatifs et sociaux de Colombie.

Les activités qui seront menées jusqu'au 9 septembre dans différentes villes du pays ont un but commun: construire la paix, en mettant en valeur les territoires qui ont résisté à la violence.

De nombreuses initiatives

Parmi les principales initiatives figure la collecte d'un million de signatures sur les grandes places des villes du pays pour reconnaître toutes les victimes de la lutte armée. Le programme proposé par Caritas Colombie, premier organisateur de la Semaine pour la paix, comprend aussi 500 actions territoriales symboliques et pédagogiques, 50 forums cinématographiques, la remise d'un Prix national des droits de l'homme, une “déclaration nationale simultanée” d'au moins 1000 territoires de paix, une Journée nationale symbolique pour la vie et la paix (le 6 septembre), l’installation de refuges humanitaires, la plantation d'arbres et la création de jardins en territoires de paix, et enfin une Journée nationale des droits humains (le 9 septembre).

Reprise de la lutte armée annoncée par une partie des FARC

Cette Semaine pour la paix survient alors que la Colombie traverse une phase particulièrement difficile sur le plan sécuritaire et politique: les assassinats se multiplient - notamment de personnalités politiques -, tout comme les obstacles politiques et législatifs à la mise en œuvre de l'accord de paix avec les FARC, et les difficultés dans l'avancement des négociations avec l'Armée de Libération Nationale (ELN).

Le 29 août dernier, une reprise des armes a été annoncée par plusieurs membres des FARC, les Forces armées révolutionnaires de Colombie, dont l’ancien numéro deux, Ivan Marquez. Sur une vidéo publiée sur Youtube, ils dénoncent l’accord de paix signé en 2016 avec le gouvernement du président Santos, et pointent du doigt l’actuel exécutif, celui du président Ivan Duque. Cette annonce a fait réagir plusieurs membres de la classe politique colombienne, mais également l’épiscopat du pays. Dans un message, les évêques condamnent le recours à la violence et appellent à la paix. Ils évoquent notamment cette 32e Semaine pour la paix, qui doit être selon eux une occasion de «raviver l’engagement de tous en faveur de la réconciliation, pour convertir notre pays en un “territoire de paix”».

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03 septembre 2019, 16:41