L'Église argentine s'inquiète de la crise économique
Cet appel émane de la Commission épiscopale pour la pastorale sociale de l’Église argentine, présidée par l’évêque de Lomas de Zamora, Mgr Jorge Lugones. Dans un communiqué, ce dernier note l’aggravation de la pauvreté, la croissance du chômage et l’augmentation des prix des aliments de base. «Nous nous trouvons face à une urgence alimentaire et nutritionnelle qui pénalise les plus vulnérables, en particulier les enfants», assène-t-il, insistant sur l’urgence pour le gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires. La commission suggère par exemple la constitution d’un «panier de base pour les plus petits, avec des produits essentiels qui puisse être distribué gratuitement ou à coût réduit». Ce panier contiendrait des «médicaments, des vitamines, du lait liquide ou en poudre, de la viande, du poisson des fruits et légumes, des Ĺ“ufs, parmi d’autres produits essentiels».
Il y a seulement quelques jours, une université catholique argentine publiait une étude soulignant combien la pauvreté risquait de concerner, à terme, au moins 35% de la population. Elle établissait également que 14% des enfants se trouvaient dans une situation d’insécurité alimentaire grave ; 7% d’entre eux se verraient même contraints à sauter un repas par jour.
Artisans de fraternité et de solidarité
Il incombe donc aux autorités de garantir «sécurité alimentaire et nutritionnelle, santé et assistance de qualité aux enfants et aux jeunes», observe la commission. Outre le panier de base susmentionné, elle considère comme nécessaire «l’augmentation du budget destiné aux cantines et aux écoles, aux communautés et aux jardins familiaux, aux entreprises agricoles familiales et sociales». Le communiqué se conclut par une exhortation aux fidèles du pays, ainsi qu’à Caritas Argentine, à être «artisans de fraternité et de solidarité».
La crise économique que traverse le pays est en partie due aux résultats des primaires du 11 août dernier, sorte de “répétition” de l’élection présidentielle prévue en octobre prochain. Ce scrutin s’est soldé par la défaite cuisante de l’actuel chef de l’État Maurizio Macri au profit de son rival, Alberto Fernandez, candidat péroniste dont la colistière n’est autre que l’ancienne présidente Cristina Kirchner. Même s’il était prévisible, ce résultat a causé la panique sur les marchés boursiers, faisant dégringoler le peso.
La dette publique atteint les 100% et l’Argentine accuse une inflation parmi les plus élevées de la planète. Le marasme économique, déjà visible en 2018, s’accentue dans ce pays, dont un tiers de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. A deux mois de l’échéance présidentielle, le pays semble dans une impasse totale.
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