Les éêܱ de Suisse choisissent «le charisme de l’écoute» pour l'avenir
La Conférence des évêques suisses (CES) est «convaincue que la crise actuelle de crédibilité peut être surmontée», est-il écrit dans le de cette assemblée ordinaire. Et pour le montrer, les évêques ont mis en place un projet de travail intitulé “En chemin ensemble pour renouveler l’Église”.
Une écoute large de la population suisse sur des thématiques ecclésiales
Ce projet n’est pas un synode ni un chemin synodal. «Dans l’Église catholique, le synode est une structure bien déterminée soumise à des règles précises. Or nous voulons une démarche plus large et plus ouverte», a expliqué Mgr Gmür, évêque de Bâle et président de la CES, lors d’une conférence de presse à Berne. Il s’agit en fait de pratiquer le «charisme de l’écoute», à l’intérieur et en-dehors des structures ecclésiales, auprès de toutes les générations, «femmes et hommes, laïcs et ordonnés, migrantes et migrants, Suissesses et Suisses».
Concrètement, un groupe de pilotage externe délégué par la CES devra organiser le processus en ce qui concerne ses objectifs, son organisation ou le choix des thèmes, entre autres. Parmi les thèmes proposés figurent «foi et transmission de la foi/rôle des femmes/célibat et viri probati/abus sexuels et de pouvoir». Le projet est à peine ébauché, puisqu’«il n’existe pas encore d’agenda pour “En chemin ensemble pour renouveler l’Église”. Celui-ci sera fixé avec le groupe de pilotage une fois qu’il aura commencé son travail», précise le communiqué.
«En Suisse nous avons déjà une solide expérience du dialogue au sein des paroisses, des diocèses, des mouvements et des corporations ecclésiastiques», a assuré Gmür. «Nous savons que les mentalités ne sont pas les mêmes dans les diverses régions linguistiques. Mais nous devons aussi relever ce défi de faire l’unité de l’Église en Suisse», a-t-il aussi estimé.
Abus sexuels: des mesures suivies d’effets
Au cours de cette assemblée, l’épiscopat suisse «a pris acte des statistiques 2018 des cas d’abus sexuels annoncés auprès des services spécialisés des diocèses», lit-on dans le communiqué. Trois dénonciations portent sur des cas actuels qui se sont déroulés après 2000, et 28 cas prescrits ont également été annoncés, dont 23 se sont déroulés entre 1950 et 1980. Le président de la CES a rappelé que ces chiffres ne comprennent pas les cas annoncés à la commission indépendante CECAR, ou aux services cantonaux d’aide aux victimes. «Les statistiques montrent que les mesures prises depuis 2002 font effet» ont constaté les évêques. Par ailleurs, les groupes d’experts diocésains invitent à nouveau les victimes à s’annoncer auprès d’eux ou auprès des services cantonaux d’aide aux victimes.
Octobre missionnaire
L’Église catholique suisse se prépare également au Mois missionnaire extraordinaire, grâce à un groupe de travail présidé par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion. Sur le sol helvétique, cet évènement s’ouvrira le 1er octobre prochain avec une célébration liturgique au Baptistère de Riva San Vitale (Tessin), le plus vieux monument chrétien en pierre de Suisse. Les évêques ont également publié un appel en vue de ce Mois missionnaire extraordinaire.
Intérêt pour l’Église de Chine
D’autres sujets ont été évoqués lors de cette assemblée, comme les 50 ans de Justice et Paix, qui fêtera son jubilé le 19 novembre prochain à Bern, ou encore le soutien à l’initiative populaire Les évêques suisses ont également procédé à quelques nominations et accueilli le nonce apostolique Mgr Thomas Edward Gullickson et le conseiller de nonciature, José Manuel Alcaide Borreguero, «pour leur traditionnelle visite».
Parmi les nominations figure celle de Brigitte Maria Fischer Züger, comme déléguée de la CES pour les questions concernant la Chine. «Même si le nombre de catholiques chinois est minime en Suisse, nous suivons avec intérêt la situation délicate de l’Église en Chine. Et nous voulons montrer notre solidarité avec les évêques du pays», a souligné Mgr Gmür.
(Avec )
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