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Des volontaires à Las Palmas (±Êé°ù´Ç³Ü), lors du voyage apostolique du Pape François, en janvier 2018 Des volontaires à Las Palmas (±Êé°ù´Ç³Ü), lors du voyage apostolique du Pape François, en janvier 2018  

Au ±Êé°ù´Ç³Ü, l'Église propose un cours en ligne pour lutter contre la corruption

Apprendre à combattre la corruption grâce à l'enseignement en ligne: telle est la récente initiative de la Conférence épiscopale péruvienne et des universités catholiques du pays. Un choix sans précédent dicté par le nombre et la gravité des actes de corruption qui ont affecté le monde politique péruvien ces dernières années.

Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican

Aux yeux de Mgr Miguel Cabrejos, président de la Conférence épiscopale du Pérou (CEP) et du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), et archevêque de Trujillo, la corruption est un «virus social qui infecte nos institutions publiques et privées et prive l'État des ressources dont il a besoin pour lutter contre la pauvreté».

Une classe politique dans le collimateur de la justice

Au Pérou, tous les pouvoirs – exécutif, législatif et judiciaire – sont confrontés depuis plusieurs années à des scandales nombreux. Le plus grave d'entre eux est certainement l'affaire Odebrecht (du nom du géant brésilien du BTP), affaire de corruption sans précédent qui a déclenché une série d'enquêtes et d'arrestations contre un grand nombre de dirigeants politiques et de chefs d'État ayant dirigé le pays après Alberto Fujimori, lui-même en détention. Ainsi, en avril dernier, l'ancien président Alan García (président de 1985 à 1990, puis de 2006 à 2011) s'est suicidé lorsque des policiers sont entrés dans sa maison pour l'arrêter. Quelques jours auparavant, Pedro Paolo Kuczynski (élu en 2016 et démissionnaire début 2018 pour cause de scandales) avait été envoyé en prison. Son prédécesseur, Ollanta Humala, a quant à lui été arrêté en 2017. En octobre 2018, Keiko Fujimori, la fille d'Alberto, rivale de l'ancien président lors du scrutin de 2016, a été arrêtée pour blanchiment d'argent. Enfin, dernier épisode en date, l’arrestation d’Alejandro Toledo (président de 2001 à 2006), aux États-Unis en juillet dernier, après plusieurs mois de fuite.

Résoudre le problème par l'éducation

C'est dans ce contexte tourmenté qu'est née l'initiative de l'Église péruvienne. Après avoir dénoncé à plusieurs reprises le cancer de la corruption (la dernière fois à l'occasion de la fête nationale), elle est passée à l'action en proposant un "Cours sur la lutte contre la corruption". Comme l'explique Mgr Cabrejos, «nous voulons aborder ce problème à partir de la base, dans le cadre de la sensibilisation des jeunes, car la transformation morale et civile du Pérou est dans leurs mains». L’initiative est soutenue par d’autres organismes, comme par exemple l'Organisation des universités catholiques d'Amérique latine et des Caraïbes.

L'engagement de tous est nécessaire

Cette proposition fait aussi écho à la dans le pays, en janvier 2018. À cette occasion, rappelle le président de la CEP, le Souverain Pontife avait dit que «la corruption est évitable et cet effort exige l'engagement de tous». C'est pourquoi, poursuit Mgr Cabrejos, «il est nécessaire que nous nous engagions dans tous les domaines de la vie sociale, afin que notre pays cesse d'être un lieu de scandale et de corruption». Le cours montre que «la bataille n'est pas terminée et que le Pérou libre et honnête est plus fort que toute forme d'impunité».

Cours en ligne avec la contribution de 11 universités

Il s'agira d'un cours en ligne. Comme l'a expliqué le Père Juan José Lyndon, recteur de l'Université catholique de Trujillo et coordinateur du cours, le matériel sera mis à disposition par onze universités catholiques du pays, selon leurs ressources existantes et leurs propres programmes d'études. Il sera également mis à la disposition d'autres universités, et pas seulement péruviennes, qui pourraient être intéressées. Parmi les matières traitées: Histoire de la corruption au Pérou ; la corruption dans le monde; le lien entre corruption et droits humains; les conséquences dans le domaine public et individuel, et dans la vie économique, sociale et culturelle; les principes éthiques de la Doctrine sociale de l’Église;  le magistère papal, en particulier de Jean-Paul II et de François; mécanismes de prévention et contrôle; le système de sanction; éducation civique.

(Avec SIR)

 

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22 août 2019, 12:28