Les évêques du Venezuela appellent à un retour à l’ordre constitutionnel
«Face à la réalité d’un gouvernement illégitime et en situation de faillite, le Venezuela réclame à haute voix un changement de direction, un retour à la Constitution.» Les évêques du pays le rappellent dans leur message diffusé hier au terme de leur assemblée plénière à Caracas. Un tel changement, écrivent les évêques, exige «le départ de celui qui exerce le pouvoir d’une façon illégitime et l’élection dans les plus brefs délais possibles d’un nouveau président de la République».
Les élections doivent être libres et répondre à la volonté du peuple. Il faut donc des conditions «indispensables» comme un nouveau Conseil National électoral impartial, la mise à jour des registres électoraux, le vote des Vénézuéliens de l’étranger, et une supervision des organisations internationales, comme l’ONU, l’OEA (Organisation des États européens) et l’Union européenne. Les évêques demandent aussi «la cessation de l’Assemblée constituante».
Un appel est aussi adressé aux forces armées et à la police, afin qu’elles Å“uvrent «en conformité à la justice et à la vérité, et non pas au service d’un parti politique». De cette façon, «elles pourront éradiquer de leur sein les pratiques de la persécution et de la torture».
Une situation dramatique qui s’aggrave chaque jour
Le texte parle d’une situation «dramatique» qui s’aggrave de jour en jour, comme le confirme le récent rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies sur les droits de l’homme, Michelle Bachelet, qui a mis en mis en évidence entre autres «de nombreux cas de détentions arbitraires, des tortures et des mauvaises pratiques de la part des organismes de l’État». L’espace démocratique a été de plus en plus restreint. L’exode de 12% de la population vénézuélienne «a été provoqué par la situation politique, par l’appauvrissement de la classe moyenne et par le mépris des pauvres».
Le renouveau éthique et spirituel du pays est le «devoir de tous»
Les évêques sont par ailleurs préoccupés par le fait que «dans le contexte de cette crise la détérioration morale de la société soit en train de gagner du terrain, avec ses conséquences en terme de violence, de mensonge, de corruption et d’irresponsabilité, alors que dans la population grandissent le désespoir et la peur».
Face à cette situation, «l’un des plus grands devoir de l’Église dans notre pays consiste dans la construction d’une société plus juste, plus digne, plus humaine, plus chrétienne et solidaire». Le message souligne donc que le renouveau éthique et spirituel du pays est «le devoir de tous» et qu’est «nécessaire la participation de tous les secteurs et toutes les institutions dans l’élaboration et dans la réalisation d’un projet de reconstruction démocratique du pays, dans la justice, la liberté et la paix, à travers des objectifs clairs et des devoirs concrets».
Faire entrer les aides humanitaires
Pour ce qui concerne l’actuelle urgence humanitaire, l’épiscopat vénézuélien relance l’appel pour une entrée «massive et la distribution d’aliments et de médicaments, avec la participation et la supervision des organismes internationaux», en renouvelant sa disponibilité à participer à la distribution des aides, surtout à travers le réseau des Caritas.
Les remerciements au Pape François et aux autres Églises et gouvernements
Les évêques concluent en rappelant l’engagement de l’Église «à continuer à renforcer la foi en Jésus-Christ qui soigne et qui libère, et à apporter l’espérance à notre peuple, à travers le développement de programmes de formation et d’organisation en défense des droits de l’homme», ainsi qu’à travers une éducation de qualité. Ils remercient le Pape François, ainsi que l’Église et les gouvernements des autres pays, pour leur proximité.
Le Synode sur l’Amazonie est une occasion pour donner une impulsion à l’évangélisation
Le texte fait référence aussi au Synode spécial pour la région panamazonienne d’octobre prochain, vu comme «une occasion pour donner une impulsion à l’évangélisation à l’attention pastorale, à la réflexion et à une évaluation sur la protection et le soin des peuples indigènes et de l’environnement», dans la perspective d’une «écologie intégrale, qui garantit les sources d’eau et les autres ressources naturelles nécessaires pour notre pays».
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