Attentats au Sri Lanka: l’indignation mondiale ne faiblit pas
Le bilan continue à s’alourdir au Sri Lanka, 48 heures après la série d’attentats qui ont provoqué la mort d’au moins 320 personnes, parmi lesquelles 45 enfants, pour la plupart abattus durant les célébrations de Pâques. Le gouvernement attribue ces attaques à un groupe islamiste local, et ce mardi, l’organisation État islamique a revendiqué ces explosions.
Les Églises chrétiennes et les différents responsables religieux se sont associés aux appels du Pape François, dans un contexte de deuil national pour ce pays insulaire qui se relevait progressivement d’une longue guerre civile achevée il y a 10 ans. Parmi les personnalités qui ont réagi figure le Patriarche de Constantinople, Bartholomée 1er, qui condamne «fermement toute attaque terroriste et acte de haine, violence et fondamentalisme, indépendamment de sa source», et invite à coopérer «pour construire la coexistence pacifique et la collaboration à travers le dialogue et le respect réciproque».
Le Patriarche de Moscou, Cyrille, a adressé un message de condoléances au président de la République du Sri Lanka, Maithripala Sirisena. «Je suis profondément choqué», écrit-il. «J’espère que l’autorité étatique et les organismes compétents feront tout leur possible pour que non seulement les exécutants mais aussi les organisateurs de ces crimes sanglants ne se soustraient pas à la responsabilité des actions mauvaises qu’ils ont commis». L’archevêque de Canterbury, Justin Welby, invoque l’unité et assure de ses prières pour les victimes.
La haine et la mort n’auront pas le dernier mot
Le Conseil Å“cuménique des Églises (COE) appelle les chrétiens à agir contre tout ce qui mine l’harmonie religieuse, sociale et culturelle, en démontrant que le pouvoir de la paix et de l’amour est plus fort que tout autre pouvoir. Le révérend Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, affirme que «de tels actes de violence minent la sainteté de la vie et constituent un sacrilège en de nombreux sens. Même si nous crions contre ce sacrilège, nous affirmons avec fermeté que la violence ne doit pas générer la violence. Dans l’esprit de l’amour du Christ, nous nous tenons à la conviction que la violence, la haine et la mort n’auront pas le dernier mot.»
Que Dieu inspire les terroristes à se repentir
De nombreuses conférences épiscopales ont également décidé de manifester leur solidarité au peuple sri-lankais. Le président de la Conférence des évêques de France a écrit à son homologue sri-lankais avec ces mots chargés de compassion : «Le monde entier est entré dans la fête de Pâques avec les larmes et la douleur de votre peuple. Les attaques horribles et inadmissibles qui ont frappé des églises et des hôtels de votre pays ont semé la mort. Nous partageons votre immense douleur; nous nous sentons proches de la communauté catholique du Sri Lanka. Les fidèles de notre pays se sont associés par la prière à la vôtre pendant ces fêtes pascales et ils continuent d’invoquer le Seigneur ressuscité, vainqueur de la mort et de la haine pour qu’il apaise les cÅ“urs meurtris.»
Pour sa part, le cardinal Daniel DiNardo, président de la conférence épiscopale des États-Unis, a écrit que «ce mal ne peut pas vaincre l’espérance trouvée dans la résurrection de notre Sauveur. Puisse le Dieu de l’espérance qui a fait grandir son Fils remplir tous les cÅ“urs du désir de paix.»
Tolérance zéro envers le terrorisme
Le monde musulman a aussi réagi, notamment par la voix du Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb, qui a condamné ces attaques terroristes en rappelant qu’elles sont contraires aux enseignements de toutes les religions et de toutes les croyances, ainsi qu’à toutes les lois et normes sociales internationales. Il manifeste l’urgente nécessité d’intensifier les efforts pour contrer toutes les formes de terrorisme.
Le président du Congrès juif mondial, Ronald S. Lauder, demande lui une «tolérance zéro pour tous ceux qui utilisent la terreur pour faire avancer leurs objectifs». Il ajoute : «Cet assaut barbare à des fidèles qui étaient en train de célébrer l’un des jours les plus sacrés du christianisme sert de douloureux rappel au fait que la guerre contre le terrorisme doit être mise au sommet de l’agenda international et poursuivie sans repos.»
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