Shutdown: les Ă©vĂŞques plaident pour une politique migratoire responsable
Marie Duhamel - Cité du Vatican
«Nous exhortons le président et les législateurs à mettre fin au Shutdown». Les évêques s’inquiètent «des problèmes économiques» auxquelles de nombreuses familles américaines doivent faire face depuis le début de la paralysie partielle des administrations fédérales américaines, le 22 décembre dernier.
Si le Shutdown ne touche que 0,1% des travailleurs américains, ce sont tout de même 800 000 fonctionnaires qui sont depuis contraints au chômage forcé ou au travail non rémunéré. Certains d’entre eux se retrouvent en difficulté pour payer leur loyer ou leur factures.
Pour une solution bipartisane
Les évêques se soucient d’eux, ainsi que du sort «des personnes dépendant des fonctionnaires fédéraux » et de ceux qui sont assistés par les programmes visant dans le pays à contraster la malnutrition ou à offrir un toit aux personnes privées de logement.
«Les dirigeants politiques doivent s’unir pour garantir une solution bipartisane» qui mette fin à cette situation, exigent les deux signataires de cette déclaration : le cardinal DiNardo, l’évêque de Houston au Texas et président de la conférence épiscopale, et Mgr Joe Vasquez, président de la Commission sur les migrations et évêque d'Austin, également au Texas.
Rejet du mur
La paralysie partielle des administrations est due à un bras de fer entre le président républicain et les démocrates, majoritaires au Congrès. Ces derniers s’opposent à insérer dans le budget 2019 le financement du mur que Donald Trump souhaite construire à la frontière mexicaine pour freiner l’immigration illégale, soit 5,7 milliards de dollars.
Samedi 19 janvier, le président américain a fait une concession. Il a proposé d’offrir un sursis de trois ans aux bénéficiaires d'autorisations de résidence qui ont été abrogés par son administration: quelque 700 000 jeunes entrés illégalement dans le pays avec leurs parents et environ 300 000 titulaires du statut de protection temporaire (TPS). L’offre a été rejetée par les démocrates et même par certains républicains. Elle pourrait cependant servir de base à de prochaines négociations.
Les deux évêques du Texas trouvent les propositions du président encourageantes. Cependant, ils regrettent que la proposition présidentielle «n’offre qu’un soulagement temporaire, laissant tant de personnes dans des conditions vulnérables». Ils plaident pour «une solution législative permanente», selon eux «vitale» pour les titulaires du statut de protection temporaire (TPS) et tous les «dreamers».
Garantir la sécurité et protéger les plus vulnérables
La construction du mur est également rejetée en bloc par les évêques des deux côtés de la frontière, rapportent les prélats américains, d’autant que cela «implique des changements législatifs qui rendrait l’accès à une protection encore plus difficile pour les enfants non accompagnés et les demandeurs d’asile».
Les évêques soulignent le fait que de nombreux enfants et adolescents immigrés sont membres de leurs paroisses et qu’ils ont passé une partie substantielle de leur existence aux États-Unis, en participant à la construction du pays. Ils disent «entendre la peur et l’incertitude» auxquelles ils sont soumis avec leurs proches; «±ô’a˛Ô˛µ´Çľ±˛ő˛ő±đ» que provoque chez eux la précarité de leur statut, aujourd’hui au cĹ“ur de la bataille politique.
«Un soulagement temporaire ne va pas alléger leur peur ou leur angoisse», et pour cette raison, les évêques plaident –et depuis longtemps- pour une réforme de la politique migratoire américaine qui offre des solutions permanentes, incluant le question de «la sécurité des frontières», mais également la protection des enfants mineurs isolés et des demandeurs d’asile . Il faudrait enfin qu’elle «définisse un chemin vers la citoyenneté afin de permettre à nos frères et sĹ“urs migrants de pouvoir pleinement contribuer à notre société ».
Les évêques concluent en se rendant disponibles pour travailler avec la Maison blanche et le Congrès afin de faire avancer une loi «qui fasse preuve de compassion, qui nous protège et protège les plus vulnérables».
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