Les ±ô²¹Ã¯³¦²õ du Chili se réunissent en Synode pour reconstruire l’Église du pays
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Un Synode National Laïc «autoconvoqué et autogéré» commence au Chili. Après une année 2018 marquée par la révélation de nombreux scandales d’abus sexuels et par la démission d’une partie de l’épiscopat du pays, les catholiques chiliens sont donc bien décidés à cheminer dans la vérité pour que l’Église «soit source de vie, de fraternité et de service».
Le week-end d’ouverture qui s’est tenu au Sanctuaire du Père Hurtado, à Santiago du Chili, amorce donc chemin de reconstruction. «Sous un même défi», lit-on dans le communiqué final publié le 6 janvier, «nous avons décidé de commencer un processus de dialogue et de participation, qui favorise une analyse de l’état de l’Église catholique au Chili et promeuve le rêve d’une église de communautés, qui soient au service de la construction du Royaume de Dieu dans notre pays».
Pour une Église renouvelée, horizontale et diversifiée
On devine dans ces lignes la forte volonté des participants de renouveler et de réparer l’Église chilienne, profondément ébranlée par les scandales d’abus. «Éclairés par l’Esprit Saint, en cherchant à reconstruire notre Église dévastée par les péchés et les délits, nous avons discerné de façon communautaire que les principales causes de cette crise sont le cléricalisme, l’abus de pouvoir, l’indolence et le manque de conscience critique des laïcs», écrivent-ils avec clarté, avant de décrire les traits caractéristiques de l’Église qu’ils espèrent.
«Nous rêvons», poursuivent alors les participants, d’une Église «constituée par des communautés de base; priante, prophétique et libératrice qui cherche et exerce la justice; qui soit servante et ouverte aux nécessités des personnes et du monde; horizontale, diversifiée, participative et inclusive, avec un rôle réel des laïcs, en particulier des femmes et des jeunes».
Mettre fin aux abus de pouvoir
Le communiqué final expose ensuite les axes de travail du Synode, dont d’autres assemblées se tiendront à travers le pays dans les mois à venir. Ces pistes découlent des points précédents; il s’agit notamment de «promouvoir la modification de la structure du pouvoir à l’intérieur de notre Église et la participation des laïcs à la prise de décisions», et d’«éradiquer la culture de l’abus de pouvoir, en proposant des actions orientées vers la mise en place de la justice et de réparations, en créant un environnement sûr pour toutes et tous».
Un chemin nouveau
Comme ils le précisent sur le à ce Synode, la démarche doit permettre de «retrouver notre confiance et faire mémoire», de «raconter notre chemin, nos douleurs et nos espérances», de «partager sur la manière dont nous sommes arrivés jusqu’ici». Un espace de reconstruction communautaire et personnel en quelque sorte, qui «n’est fermé à aucune personne, ni aucun groupe, mouvement, paroisse». «Nous désirons que participent tous ceux et celles qui cherchent la fidélité à Jésus de Nazareth, qui veulent comme Jésus une Église distante du pouvoir et de la richesse», «surtout pas cléricale ni autoritaire», peut-on lire.
Il est par ailleurs précisé qu’aucune initiative similaire n’a jamais été entreprise au Chili ni en Amérique Latine. «Nous sentons que nous ouvrons un chemin qui n’a jamais été emprunté», «nous le faisons avec responsabilité et avec la confiance que François nous a tant de fois réaffirmé», écrivent les organisateurs du Synode, qui assurent également se laisser conduire par l’Esprit Saint. Le Document final de cette Assemblée synodale d'un format original et inédit sera publié dans les prochains mois.
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