Un an après la libération de l’Irak, la joie mitigée de Mgr Mirkis
Delphine Allaire / Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican
C’était le 9 décembre 2017. Le Premier ministre irakien d’alors, Haider al-Abadi, affirmait que les forces irakiennes avaient remporté la guerre contre l'organisation de l’État islamique, qui avait pris en 2014 le contrôle du tiers du pays après une offensive fulgurante. Un an après, les défis restent nombreux… Économiques et humanitaires surtout, car plus d’1,8 million d'Irakiens sont toujours déplacés.
Le 10 décembre a été retenu comme jour férié. Des célébrations se sont déroulées partout dans le pays, y compris à Bagdad. Néanmoins, le traumatisme de trois années d’occupation djihadiste reste profond. «Il faudra 20 ans pour effacer ces trois ans d’occupation», déplore Mgr Yousif Thomas Mirkis, archevêque chaldéen de Kirkouk au nord du pays. Comme tous les chrétiens d’Irak il est partagé entre espérance et inquiétude.
Le Patriarche de l’Église chaldéenne, le cardinal irakien Louis Raphaël Sako, a quant à lui rédigé un dont voici la traduction :
«À l’occasion de l’anniversaire de la défaite de l’organisation de l’État islamique, nous nous félicitons de la victoire avec le peuple irakien et nous remercions toutes les forces de sécurité qui ont contribué à la libération des territoires de l’État. Nous demandons à Dieu miséricorde pour les âmes des martyrs, et la guérison des blessés. Nous demandons aux Irakiens bien-aimés de tout bord de travailler en équipe, de détruire la culture de division, d’éduquer la population aux dangers de l’extrémisme et du terrorisme, de promouvoir la culture de l’acceptation de l’autre, de consolider les valeurs de la paix et de la citoyenneté et de favoriser la coexistence. Nous faisons part de notre espoir envers le nouveau gouvernement, pour que l’Irak puisse être témoin d’une véritable renaissance. À l’occasion de la célébration de cette grande victoire, et en réponse à l’invitation envoyée par le premier ministre Adel Abdul Mahdi, nous avons demandé à nos fidèles de faire sonner les cloches des églises et de prier pour la paix et la stabilité lundi [10 décembre] à neuf heures du matin. Seigneur de la Paix, donne la paix à notre pays».
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