Zimbabwe : l’Eglise joue un rôle de pacificateur après les violences
Timothée Dhellemmes – Cité du Vatican
Les informations faisant état de violences dans la banlieue de Harare se sont multipliées ces derniers jours, plus d’une semaine après l’élection de l’ancien bras droit de Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa, dès le premier tour du scrutin. Le 10 août 2018, l’opposition zimbabwéenne, menée par Nelson Chamisa, a déposé un recours pour dénoncer «une triche et des résultats pas authentiques».
La conférence épiscopale du Zimbabwe a elle-même constaté «certaines irrégularités qui auraient rendu le processus de vote difficile». Par exemple, «les images et les noms de certains candidats sur les bulletins de vote étaient trop petits et difficiles à lire. C'est une des raisons pour lesquelles certains électeurs ont pris du temps dans les bureaux de vote», ont indiqué les évêques.
Appels au calme
Alors qu’au moins six personnes sont mortes dans des violences qui ont éclaté le 1er août, les partis d'opposition ont accusé des soldats d'être déployés dans les banlieues de Harare. Les évêques ont donc multiplié les appels au calme ces derniers jours. «La paix ne sera pas atteinte en l'absence de justice», ont-t-ils déclaré, appelant le président élu à «faire preuve de transparence et de responsabilité».
Après plusieurs réunions avec les évêques, le secrétaire général du parti d’opposition Mouvement pour la démocratie (MDC) a assuré de son engagement «en faveur d'un règlement pacifique de la crise au Zimbabwe». Le président Mnangagwa, qui avait incarné une ligne répressive dure sous la présidence de Robert Mugabe, tente de montrer des signes d'ouverture. Il a assuré sur twitter être intervenu «personnellement» pour accorder la libération sous caution de Tendai Biti, figure de l’opposition.
La Cour constitutionnelle dispose de 14 jours pour statuer sur le recours déposé par le MDC.
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