´ˇ±ô˛µĂ©°ůľ±±đ: qui sont les dix autres religieux reconnus martyrs ?
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Entre le 8 mai 1994 et le 10 novembre 1995, en pleine décennie noire pour l’Algérie en proie à de récurrents actes terroristes, six religieuses, un religieux, trois prêtres français, un prêtre belge ont été assassinés in odium fidei, en "haine de la foi".
L’épisode sanglant commence le 8 mai 1994 pour ces martyrs d’Algérie. Un religieux mariste âgé de 63 ans, le frère Henri Vergès, et une religieuse des petites sĹ“urs de l’Assomption, sĹ“ur Paul-Hélène Saint-Raymond, perdent la vie.
«Ceux qui ont revendiqué leur meurtre ne peuvent s’approprier leur mort»
En plein quartier de la casbah, dans la bibliothèque diocésaine d’Alger dirigée par le frère Vergès, qui exerçait comme enseignant par ailleurs, trois assaillants font irruption, lui tirant deux balles dans la tête. SĹ“ur Saint-Raymond, présente sur les lieux, est également visée. Celle qui vivait depuis 30 ans au Maghreb, était entrée au service du frère Vergès, une fois à la retraite. Le père Christian de Chergé, prieur de la trappe de Tibhirine, leur avait dédié une homélie empreinte d’espérance, le 17 juillet de la même année: «Ce qui leur était arrivé, cette mort brutale, s’inscrivait dans une continuité dont les jalons devenaient lumineux. Ceux qui ont revendiqué leur meurtre ne pouvaient s’approprier leur mort».
À l’automne 1994, le 23 octobre, deux autres religieuses sont assassinées à Bab El Oued, un quartier populaire d’Alger: les Espagnoles sĹ“ur Esther Paniagua Alonso et sĹ“ur Caridad Alvarez Martín, issues de la Congrégation des Augustines missionnaires.
L’hommage aux pères blancs
L’hiver qui suit, deux jours après Noël, le 27 décembre 1994, quatre pères blancs dont trois Français et un Belge, sont tués à Tizi Ouzou, au cĹ“ur de la Kabylie algérienne: le père Jean Chevillard, supérieur local de la Société missionnaire des Pères blancs, le père Alain Dieulangard – l’aîné-, le père Christian Chessel et le père Charles Deckers – Belge naturalisé algérien-, tous fins connaisseurs de la terre kabyle pour y avoir étudié ou séjourné maintes fois, avant même leur installation définitive.
Trois religieuses de Notre-Dame des Apôtres et des Petites SĹ“urs du Sacré-CĹ“ur
Ils sont suivis le 3 septembre 1995 par deux sĹ“urs missionnaires de Notre-Dame des Apôtres, congrégation évangélisatrice en Afrique: sĹ“ur Angèle-Marie Littlejohn et sĹ“ur Bibiane Leclercq. Ces deux religieuses françaises qui ont vécu près de 35 ans en Algérie, ont perdu la vie dans le quartier de Belouizdad de la capitale. Elles se consacraient depuis 1964 au service de la formation des jeunes filles de ce quartier.
Le 10 novembre 1995, c'est au tour de sĹ“ur Odette Prévost, des petites SĹ“urs du Sacré-CĹ“ur, d'être tuée dans la capitale. Née en 1932, cette institutrice était entrée à 21 ans chez les Petites SĹ“urs du Sacré-CĹ“ur du Père de Foucauld.
À ces cinq dates qui font mémoire, s’ajoutent les 21 mai et 1er aout 1996, respectivement dates des assassinats des sept moines de Tibéhirine et du dominicain évêque d’Oran, Mgr Pierre Claverie.
Le martyr est un témoin
Réagissant au décret pontifical du 26 janvier 2018, autorisant ces 19 béatifications, les évêques d’Algérie intégrés à la CERNA (Conférence épiscopale régionale d’Afrique du Nord) – Mgr Paul Desfarges, archevêque d’Alger, Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, Mgr John MacWilliam, évêque de Laghouat, et le père Jean-Marie Jehl, administrateur de Constantine, ont exprimé leur profonde joie à l’idée de pouvoir faire mémoire de ces «19 frères et sĹ“urs martyrs, témoins du plus grand amour qui soit: celui de donner sa vie pour ceux qu’on aime», dans un ; les évêques ont également tenu à rendre hommage «aux 99 imams qui ont perdu la vie pour avoir refusé de justifier la violence».
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