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Françoise Niamien – Cité du Vatican

Ils seront environ un million de jeunes du monde entier à se retrouver autour du Pape à Lisbonne, la capitale portugaise, à l’occasion des JMJ 2023 dont le thème est: «Marie se leva et partit en hâte». «Malheureusement il n’y aura pas de délégation officielle centrafricaine au cours de ces journées», regrette Mgr Thaddée Kusy, évêque centrafricain de Kaga Bandoro et président de la commission épiscopale chargée de la pastorale des laïcs, lors d'un entretien accordé à Radio Vatican-Pope.

Les raisons d’une non-participation

Pour Mgr Kusy, trois raisons principales expliquent cette absence des Centrafricains. D’abord au niveau organisationnel: «Contrairement aux années précédentes, nous avons commencé tardivement la mise en place des structures et autres modalités pour une meilleure organisation. N’ayant pas pu mettre une organisation en place pour une sélection rigoureuse des jeunes, nous avons préféré ne pas lancer d’inscription des jeunes», déclare l’évêque de Kaga Bandoro.

En outre, lors «des éditions de JMJ notamment celle d’Allemagne 2005, Cracovie en 2016, des jeunes ne sont pas revenus en Centrafrique. Et nous avons eu des difficultés suite à cette immigration illégale», confie-t-il. «Pour éviter une pareille situation», et surtout que l’Union européenne applique une politique très restrictive en matière de visas, ne faisant pas d’exception pour les JMJ, «nous avons préconisé de faire représenter l’Église centrafricaine par quelques prêtres, de jeunes religieux et religieuses, mais nous n’avons pas pu avoir le financement de ce projet. Nos différentes sollicitations d’aide, notamment à L'Aide à l’Église en Détresse, sont restées sans suite. Nous avons nourri le grand désir de participer aux JMJ 2023, mais les moyens financiers nous manquent» regrette l’évêque.

«De manière officielle, au niveau de l’Église il n’y aura pas de participation de jeunes Centrafricains aux JMJ, et nous devons en tirer les leçons», a déclaré Mgr Kusy.

Des jeunes centrafricains du diocèse de Kaga Bandoro

Vivre les JMJ sur place

«Une organisation des JMJ 2023 au niveau national ou diocésain nécessite un financement à coup de millions, des moyens que nous n’avons pas», a encore fait savoir le président de la commission épiscopale chargée de la pastorale des laïcs. Les jeunes Centrafricains vivront les JMJ 2023 chez eux dans les paroisses, avec des enseignements, des conférences, des temps de partage et de prières, en lien avec le programme officiel des JMJ 2023.

L’espoir est permis

«Nous croyons jusqu’au bout que nous serons aux JMJ», explique quant à lui le père Thomas Kassogué, coordonnateur national des JMJ pour le Mali, se prononçant sur les difficultés des jeunes Maliens à obtenir les visas pour se rendre à l'événement.

En effet, après des tentatives d’introduction de leur demande de visa «depuis le mois de mars 2023» auprès des ambassades du Portugal à Dakar, de France et d’Espagne au Mali non concluantes, les huit jeunes Maliens inscrits ont finalement pu introduire leur demande auprès de l’ambassade du Portugal à Alger, le 17 juillet dernier. Arrivés à Alger le dimanche 16 juillet, les membres de délégation malienne attendent patiemment leurs résultats. «L’attente est lourde mais notre espoir est grand. Par l’intercession de la Vierge Marie, nous espérons faire partie du million de jeunes attendus à Lisbonne», relève le père Sakougri.

Les jeunes Burundais dans l’attente

«Les Journées mondiales de la Jeunesse sont un grand moment d’évangélisation et contribuent au dynamisme de l’Église. Le fait de vivre cet événement mondial, centré sur le Christ et sa Parole en assemblée autour du Pape, participe à l’édification de la fraternité, du partage, de la charité mondiale», a aussi fait savoir Mgr Salvator Niciterestse, évêque de Burini et président de la commission épiscopale pour les laïcs et la famille au Burundi.

Mgr Salvator Niciterestse, évêque de Burini au Burundi.

Au regard de l’importance de ce rassemblement pour toute la jeunesse catholique, tout en comprenant la politique très restrictive des ambassades à délivrer des visas pour éviter l’immigration illégale de certains jeunes au profit des JMJ, Mgr Niciterestse estime tout de même que «tous les pays doivent être représentés par une délégation nationale».«Le dicastère pour la Famille, les laïcs et la vie pourrait aider les Conférence épiscopales dans ce sens», a souhaité l’évêque Burundais.

Le Burundi espère être représenté aux JMJ par une dizaine de jeunes sur la vingtaine retenue par les évêques sur la soixantaine de jeunes inscrits au préalable. Mais «jusqu’à présent, nous n’avons qu’un seul visa d’obtenu, celui du prêtre-accompagnateur». Une situation que déplore l’évêque de Bururi.

Pour une plus grande conscientisation des jeunes Africains

Ils sont de plus en plus nombreux ces jeunes Africains qui profitent de leur participation aux JMJ et immigrent de façon illégale en Europe. «Aujourd’hui une plus grande conscientisation de nos jeunes africains s’impose à nous en tant que conférences épiscopales et parents», a fait comprendre Mgr Niciterestse. «Nous demandons à tous les jeunes qui recevront le visa et à ceux qui l’ont déjà, de représenter dignement leurs pays respectifs et de ne pas rester en Europe», exhorte l’évêque burundais qui leur fait savoir que leur «immigration illégale fermera les portes autres jeunes dans les prochaines années».

S'adressant aux délégations africaines pour les JMJ 2023, Mgr Thadée Kusy de Centrafrique les a exhortés à un comportement exemplaire. «Si nous avons une conscience et la fidélité d’appartenir à notre communauté de l’Église locale, cela signifie que vous partez à Lisbonne au nom de vos frères et sÅ“urs. De ce fait vous devez revenir leur rendre témoignage de ce que vous aurez entendu et vu», a exhorté Mgr Kusy.

Parmi les délégations nationales africaines ayant déjà leurs visas, figure le Burkina Faso, avec 44 participants pour ces JMJ 2023 .