Les évêques de Centrafrique s'inquiètent du référendum constitutionnel
Pope avec Fides
Selon les évêques, «les multiples crises politico-militaires vécues par notre pays ont déstructuré les familles et compromis l'éducation, installant la culture de la violence et de l'impunité, des contre-valeurs enracinées dans l'individualisme et l'égoïsme». Les évêques fustigent entre autres des contre-valeurs amplifiées par les réseaux sociaux qui diffusent «fake news, calomnies et illusions», devenant «une caisse de résonance de la haine qui menace d'exploser chaque jour dans notre communauté».
À cela s'ajoute «l'extrême pauvreté dans laquelle vit la majorité de la population, aggravée par une inflation galopante qui entraîne de fortes hausses des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité».
La responsabilité du gouvernement
Dans cette situation, le gouvernement a demandé un référendum pour approuver la nouvelle Constitution. Rappelant que la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA) avait décliné l'invitation à participer au Comité chargé de rédiger la nouvelle Constitution en 2022, les prélats «s'interrogent sur la pertinence d'un tel choix du gouvernement, compte tenu des principes de la confrontation démocratique, et surtout des nombreux défis socio-politiques et économiques auxquels le pays est confronté».
Il faut éviter, disent les membres de la CECA, de «créer les conditions d'une nouvelle agitation sociopolitique». Les évêques de la Conférence épiscopale centrafricaine demandent plutôt de «développer des plans d'action visant à restaurer la paix, la cohésion sociale et à créer des opportunités d'emploi», en apprenant «des erreurs du passé, en promouvant l'équité, la justice, la fraternité et l'honnêteté».
Penser une politique qui se soucie des jeunes
Enfin, les évêques insistent sur l'adoption de politiques destinées aux jeunes qui, face au manque de perspectives, sont tentés de s'enrôler dans les nombreux groupes armés et/ou criminels présents dans le pays. En encourageant les jeunes à se «lever, à prendre leur vie et leur destin en main», les pasteurs affirment qu’il est «urgent de leur offrir des opportunités d'emploi, car le travail fait partie de la dignité». C’est pourquoi il est important selon eux de «créer des emplois en créant des structures et des centres de formation professionnelle, d'encourager le développement du secteur agro-pastoral, des petites et moyennes entreprises (PME) et de favoriser l'accès aux prêts et au crédit bancaire».
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