Burkina Faso: Une journĂ©e de jeĂ»ne et de ±č°ůľ±Ă¨°ů±đ pour la paix et la cohĂ©sion sociale
Jacques Ngol,SJ – Cité du Vatican avec Paul Dah - Ouagadougou
Le Burkina Faso est en proie aux violences liées au terrorisme dont le bilan des attaques ont fait, depuis huit ans plus de 10.000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes. Face à cette situation qui perdure, le gouvernement a décrété samedi 20 mai, une journée nationale de jeûne et de prière pour la paix et la cohésion sociale dans le pays. Toutes les confessions religieuses ont organisé des moments de prières et messes dans les églises, temples et mosquées pour la paix, en réponse à l'appel des autorités.
La cathédrale de l’Immaculée conception de Ouagadougou, lieu d'intercession pour les catholiques
À l'instar des autres confessions religieuses, l'Église catholique a organisé une messe en la cathédrale de l'immaculée conception à Ouagadougou. Elle a été présidée par Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori et président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger en présence de Jean Emmanuel Ouédraogo, ministre de la communication et porte parole du gouvernement. Pour le prélat, cette célébration eucharistique a été une occasion pour «porter l’ensemble des efforts de paix du peuple burkinabé à l’autel du Seigneur», assurant qu’elle a également été le «lieu de demander à Dieu d’accorder à tous les Burkinabés de se sentir fils et filles de ce pays et que chacun puisse travailler à ce que personne ne se sente exclu». Au cours de cette célébration, tous ont prié, implorant le Seigneur «pour ceux qui, pour une raison ou une autre, ont pris les armes contre notre pays. Que Dieu touche leurs cĹ“urs afin qu’ils reviennent à la maison, pour que nous puissions bâtir ensemble ce pays qui est le nôtre».
La paix un don de Dieu
«La paix est un don de Dieu, la paix est aussi le fruit des efforts des Hommes» a déclaré le cardinal Philippe Ouédraogo à l’ouverture de cette célébration. Dans son mot de circonstance, l’archevêque de Ouagadougou a exhorté les burkinabés à unir leur voix pour demander à Dieu la grâce de la paix, rappelant ces douloureuses situations que vivent des nombreuses familles «endeuillées et meurtries avec un nombre élevé de blessés, de veuves, d'orphelins et de déplacés internes». Cette situation dramatique a poussé le prélat à s'interroger sur les moyens à mettre en Ĺ“uvre pour «parvenir à faire taire les armes au profit du dialogue, de la négociation, en faveur de la paix». Dans l'espérance d'une solution possible à cette situation, le cardinal Ouédraogo a invité les burkinabés à «rêver ensemble et Ĺ“uvrer pour démolir les murs de la haine, les murs des incompréhensions, les murs d'intolérance et d'égoïsme et bâtir des ponts de dialogue, de fraternité, de respect mutuel, de pardon, d'amour vrai, gage d'une réconciliation et d'un vivre-ensemble fraternel authentique».
Le Burkina Faso au cĹ“ur du Pape François
Présent à cette célébration, le représentant du Saint-Siège au Burkina Faso, Mgr Michael Crotty qui a encouragé le peuple burkinabé à crier vers Dieu dans la foi et réitéré la proximité du Saint-Père. Le nonce apostolique a exhorté le peuple burkinabé à demeurer dans la foi, car, ce n’est que dans la foi «que nous pouvons et devons crier vers Dieu et Lui demander d’étendre sa main puissante et son bras vigoureux afin de nous établir dans sa paix». Cette exhortation fait référence aux récents appels du Pape François, invitant à «prier pour le peuple de ce cher pays, afin que la violence qu’il a subie ne lui fasse pas perdre la foi dans le chemin de la démocratie, de la justice et de la paix». En outre, le Pape a encouragé «les initiatives résilience en faveur de l’union sacrée de tous les fils et filles du Burkina Faso, de la solidarité agissante au service de la fraternité et de l’humanité».
Rappelons que ce même samedi 20 mai, une messe a été célébrée au sein de la chapelle hongroise en la basilique Saint-Pierre à Rome, en présence de l’ambassadeur du Burkina Faso près le Saint-Siège Régis Kévin Bakyono. Le père Janvier Yaméogo, qui a présidé cette célébration, s’est focalisé sur le message de l’amour apporté par Jésus, invitant ses compatriotes à cultiver le même amour. Il a par ailleurs exhorté à faire confiance à Dieu, récitant pour conclure cette prière de Charles Foucault: «Père, je veux abandonner ma recherche de sécurité ou de contrôle et ouvrir mon cĹ“ur à ta présence et à ton action en moi».
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