Célébrer les 140 ans de l’é±¹²¹²Ô²µÃ©±ô¾±²õ²¹³Ù¾±´Ç²Ô du Congo-Brazzaville en réfléchissant sur l’éducation
Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican
L’Eglise du Congo-Brazzaville poursuit la célébration des 140 ans de l’évangélisation de ce pays d’Afrique Centrale. Les activités marquant cet anniversaire consistent notamment en une évaluation du parcours de l’évangélisation dans différents secteurs comme l’éducation, la formation catéchétique, le laïcat, les mouvements religieux, etc. Tous les domaines de la réalité et du fruit de la semence portée par les missionnaires depuis 1883 sont considérés dans ce cadre, a expliqué le père franciscain Armel Badi, membre du GIRES – Groupe interdisciplinaire de Recherche sur l’Eglise et la Société.
L’éducation, «une question épineuse» dans la société
Le samedi 22 avril 2023, le GIRES s’est aussi livré à cet exercice d’évaluation d’un domaine de l’évangélisation qui a fait ses preuves, en organisant des conférences-débats autour du thème: «Education et évangélisation au Congo: bilan, défis et perspectives». Pour le père Badi, le choix de ce thème ramène aux sources de l’activité évangélisatrice du Congo. Les premiers missionnaires à s’y être livrés furent les spiritains, qui ont formé le clergé local et érigé des séminaires, comptés parmi les premières structures de formation des jeunes autochtones. D’autre part, a relevé le franciscain, «l’éducation est toujours une question épineuse» dans la nation congolaise, au regard des défis de cette société. Le prêtre congolais a pris pour exemple la famille, confrontée au drame de la dislocation alors qu’elle doit éduquer les jeunes pour l’avenir; l’école face à la délinquance juvénile; certaines dérives sociales, ect. Au regard de tout ceci, la question qui se pose est celle de savoir si l’école était ou est en mesure de répondre au défi du chrétien dans la société, a-t-il indiqué.
Une prise de conscience en vue de l’amélioration
L’éducation étant un cheval de batail de l’Eglise du Congo, aborder cette thématique était opportun car les écoles catholiques sont un lieu où peuvent être forgées des questions éducatives. Ainsi peut-on préparer les jeunes à êtres des responsables et «à répondre aux défis de la société de demain et à penser au bien de l’âme, car il s’agit aussi bien de l’éducation intellectuelle que de l’éducation à la foi», a déclaré le père Badi.
L’objectif visé en organisant cette activité est la prise de conscience de l’état actuel de l’éducation au Congo et de ce qu’il y a à améliorer, a confié le franciscain. «Nous voulons marqué un pas en avant», voilà pourquoi il est important d’évaluer en partant du temps des «Pères fondateurs, pour voir ce qui est resté en nous et ce qu’il y a à améliorer… pour un bien meilleur du peuple de Dieu et de la société congolaise», a-t-il déclaré.
La collaboration entre l’Eglise et l’Etat congolais en matière d’éducation
Les conférences ont abordé différentes thématiques comme la question de savoir ce que l’Eglise doit revoir dans sa manière d’évangéliser le peuple, celle d’adapter l’enseignement catholique à l’innovation technologique, la prolifération des églises dites de réveil, etc. Pour le père Badi, en matière d’éducation, l’Etat et l’Eglise du Congo «collaborent bien». Il a cité, à titre de l’exemple, une convention signée en 2000 et la ratification des Accords-Cadres en 2017 entre le Saint-Siège et l’Etat congolais.
Les perspectives d’avenir
Au sujet des perspectives, le prêtre congolais a mentionné l’amélioration et la projection dans l’avenir de l’éducation catholique au Congo suivant les dispositions du Dicastère pour la Culture et l’Education. Il sera notamment question de promouvoir par exemple des cours sur la culture religieuse, la formation catéchétique, la messe dans des écoles, considérés comme faisant partie des piliers pour rendre manifeste l’identité de l’éducation catholique. Pour le père Badi, cette culture a été mise à mal dans les établissements scolaires catholiques à partir de 1965, lorsque la gestion des écoles avaient été retirée à l’Eglise. Ce n’est qu’après la Conférence nationale souveraine de 1991 qu’elle a repris l’administration, avec la perspective de former aussi bien du point de vue intellectuel que de la foi. Le franciscain note quelques avancées dans cette relation entre l’Eglise et l’Etat. Selon lui, «il convient de procéder à un protocole d’accord» entre les deux partenaires, «de manière précise, afin d’améliorer ce qui est signifié dans l’Accord-Cadre», qui est un grand ensemble. Pour cela, il propose d’instituer des sous-commissions d’accompagnement des différentes dispositions de ces accords, concernant en particulier l’éducation, afin de mieux les concrétiser.
GIRES, un groupe qui veut contribuer à l’éveil du peuple congolais
Le Groupe interdisciplinaire de Recherche sur l’Eglise et la Société, GIRES, est une structure qui ambitionne de «réunir la crème intellectuelle, spécialement catholique, afin de porter avec un regard chrétien la réalité de l’Eglise et de la société», a expliqué le père Badi. L’Eglise, a-t-il relevé, est appelée à dire un mot sur la réalité sociale, sur ce qui marche et sur ce qui ne marche pas, afin d’apporter la lumière du Christ pour éclairer certaines lanternes. D’un point de vue intellectuel, a-t-il confié, il s’agit de produire des réflexions qui peuvent ouvrir les yeux du peuple sur ce qu’il y a à changer. Les membres de ce groupes produisent des articles, recueils et autres documents «pour parler de l’aujourd’hui de l’Eglise et de la société pour le bien du peuple de Dieu et de la nation congolaise», a-t-il fait savoir.
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