Burkina Faso: un missionnaire d’Afrique tué par accident
Pope avec Fides
«Il s'agit d'un tragique accident», a déclaré à Fides un responsable de la maison généralice des Pères Blancs, parlant du décès du frère Simukonde Sense. Le religieux d’origine zambienne a été victime d’une balle perdue à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.
Atteint par erreur
«La tragédie s'est produite vers 9 heures du soir, le 29 mars, alors que notre frère passait près du poste de contrôle établi par la police militaire», précise la maison généralice. «Les militaires ont tiré plusieurs coups de feu en direction de personnes qui, selon eux, représentaient une menace. Malheureusement, l'un des tirs a atteint le frère Moïse et l'a tué».
Selon le parquet militaire de Ouagadougou, les militaires qui étaient de garde en poste «ont fait usage de leurs armes à feu pour arrêter un individu suspect à pied, qui aurait refusé d’obtempérer aux sommations». Malheureusement, le frère Simukonde Sense qui se déplaçait dans les environs à bord de son véhicule «a été mortellement blessé». Tout en présentant ses condoléances à la famille de la victime, le parquet militaire a ouvert une enquête «pour élucider les circonstances de l’incident», peut-on lire dans le communiqué signé le 30 mars par son procureur.
Une instabilité persistante
Le Burkina Faso est depuis 2015 le théâtre d’attaques régulières de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, actifs dans plusieurs régions et provoquant une forte instabilité. Près de deux millions de personnes ont été obligées de se déplacer dans le pays en raison des violences, qui ont fait au moins 10 000 morts.
Le gouvernement de transition issu du putsch du 30 septembre dernier a fait de la lutte contre les djihadistes son cheval de bataille. L’état d’urgence a été déclaré le 30 mars dans huit régions du pays et le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré a procédé à des changements à la tête de l’armée. Mais des organisations de la société civile du Burkina Faso ont dénoncé des cas d'«enrôlement forcé » de civils, voire des activistes, comme supplétifs de l’armée, ainsi que le «déni récurrent et systématique de la liberté d'opinion».
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