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RD Congo: la composante femme de la société civile de Bukavu se raconte

Le 8 mars, journée mondiale des droits de la Femme, est à la fois un jour de fête et des souvenirs moins heureux des femmes qui, de par le monde, sont victimes des violences et des atrocités. C’est le cas de l’Est de la République démocratique du Congo. Quatre membres de la composante femmes de la société civile de Bukavu ont fait part de leur engagement dans la défense, la prise en charge et l’autonomisation de ces femmes.

Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican

Le premier témoignage est de Néné Bintu Iragi, avocate et responsable au sein de la coordination de la société civile du Sud Kivu, dont la Commission justice et paix à travers son département Dynamique femme pour la paix est partie prenante. Maître Iragi se souvient de sa présence auprès de cette commission et de son rôle de défense dans un système judiciaire miné par l’impunité et la non application de la loi sur la réparation des victimes. Maitre Bintu Iragi confie que cette expérience était enrichissante pour elle, quand elle arrivait à percevoir le sourire sur les visages éprouvés des victimes de violences sexuelles. Son espoir reste dans l’adhésion des magistrats à un esprit tolérance zéro dans le système judiciaire ainsi que l’application des lois qui rendent effective la réparation à travers le paiement concret des dommages et intérêts.

Aller au-delà de tout préjugé pour privilégier le vivre-ensemble

Présidente de l’union des femmes musulmanes, Ramath Katunda a étudié l’islamologie et la religion comparée. Elle a perçu la dimension Å“cuménique et interreligieuse que la personne humaine peut développer en elle pour venir en aide à son prochain et recherchant, de manière spirituelle, la dimension de sa dignité d’enfant de Dieu. Auprès de la Commission Justice et paix de Bukavu et, à travers son département Dynamique femme pour la paix, Mme Katunda, devenue chef de quartier, est allée au-delà de tout préjugé et stéréotype pour mettre en premier plan le vivre ensemble.

Le prise en charge des victimes de la stigmatisation sociale

Yvette Ntakwinja Sanduku s’occupe de l’assistance psychosociale pour sortir les victimes de la nébuleuse du rejet social et de l’abandon familial. Ces femmes qui, pour une énième fois sont les victimes secondaires de leur propre drame par la stigmatisation sociale. A travers l’écoute, l’accès à la parole pour raconter leur propre expérience, elles sont prises en charge par la psychosociologue Yvette Ntakwinja Sanduku et les équipes d’accompagnement de la société civile de Bukavu. Après le premier tour d’écoute en groupe, raconte Mme Sanduku, elles prennent la route vers l’hôpital de Panzi, pour recevoir les soins médicaux nécessaires. Elles sont par la suite intégrées dans un système de microfinance en vue de pouvoir commencer, peu à peu, une nouvelle vie.

Des projets d’avenir

Membre de cette Dynamique femme pour la paix, sÅ“ur Aimerance Kubalonza a fait part d’un projet d’avenir. Ces femmes ne doivent pas se renfermer en elle-même ni, dans la recherche des voies de sortie égoïstes. L’engagement dans les voies et mesures pour gérer de manière durable les déchets ménagers de la ville de Bukavu est un volet de leur projet d’avenir, indique la religieuse. Elle souligne que la Commission Justice et paix et son département Dynamique femmes pour la paix accompagnent plusieurs structures dans leur recherche de l’équité sociale et sont également accompagnés dans plusieurs secteurs de développement.

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08 mars 2023, 21:13