Le cardinal Ambongo invite les Congolais à se faire enrôler pour les é±ô±ð³¦³Ù¾±´Ç²Ô²õ de 2023
Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican
Deux jours après la solennité de Noël, le cardinal Ambongo s’est rendu dans un centre de la Ceni – Commission électorale nationale indépendante – pour se faire enrôler en tant qu’électeur, en vue des élections de 2023 dans son pays, la République démocratique du Congo. Situé au sein de l’école catholique Saint-Raphaël, le centre où s’est rendu l’archevêque de Kinshasa a ouvert ses portes le samedi 24 décembre 2022, comme partout ailleurs dans les dix provinces où la Ceni a lancé les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs.
«Se faire enrôler est un devoir citoyen»
Pour le cardinal Ambongo, «les élections ont toujours constitué pour la population congolaise une source d’espérance pour un changement de qualité dans la gestion du pays». Si l’Église du Congo a toujours participé à l’éducation civique et électorale, notamment à travers la formation des observateurs électoraux, c’est parce qu’elle croit que «de bonnes élections peuvent ouvrir des perspectives nouvelles à notre pays, à notre peuple», a déclaré le prélat.
L’enrôlement «est un petit geste, mais lourd de conséquences»
À ses compatriotes, le cardinal Ambongo lance un message de sensibilisation et de mobilisation, une invitation à se faire enrôler massivement. «C’est un petit geste, mais lourd de conséquences pour la détermination du nombre de députés par circonscription. C’est aussi l’occasion pour qu’au moment des élections, chaque citoyen puisse user de son droit de choisir son gouvernant», a-t-il fait observer.
Au sujet des candidats, l’archevêque de Kinshasa souhaite qu’ils soient sérieux, porteurs de bons projets de société pour le pays et sa population qui souffre depuis plus de trois décennies; car faire de la politique est un projet éthique.
La venue du Pape François, un coup de pouce et d’encouragement pour la population congolaise
Le cardinal Ambongo s’est aussi exprimé sur le prochain voyage du Pape François en RD Congo, rassurant qu’au-delà des confessions religieuses, c’est toute la population congolaise qui attend le Saint Père. Pour lui, cette visite sera «un coup de pouce, un coup d’encouragement à reprendre confiance en l’avenir» pour ce peuple qui ne sait plus à quel saint se vouer. «Le pape vient nous redonner espoir et nous confirmer dans notre foi», a-t-il confié.
Garder vive l’espérance et préparer l’avenir avec responsabilité
Pour l’année 2023, l’archevêque lance un message d’espérance à ses compatriotes. La situation que vivent les congolais est celle d’une «détresse extrême», de la souffrance, de la faim, «des tueries à l’Est du pays où les populations sont jetées dans la rue, chassées de leurs maisons, travail et milieu de vie par des personnes qui ont perdu l’amour de leurs frères et sÅ“urs»; problème qui se vérifie également à l’Ouest, dans le territoire de Kwamouth et aux alentours. Malgré ce tableau sombre qu’il a dépeint, le prélat invite la population à ne pas perdre l’espérance et à préparer son avenir avec responsabilité, car au-delà de ces désillusions qui viennent des humains, Dieu est au bout du chemin et interviendra en son temps.
Le cardinal Ambongo met en garde contre la spoliation des terrains de l’Église
Le cardinal Ambongo a aussi dit sa préoccupation au sujet d’une «tendance à la spoliation des terrains» des diocèses et congrégations religieuses, acquis avant l’indépendance. À Kinshasa en particulier, «il y a comme un groupe de prédateurs», malheureusement composé des hauts-fonctionnaires de l’Etat, de la justice et de l’armée, qui sillonnent la ville pour confisquer des terrains entiers sur base de faux certificats. Le prélat a notamment mentionné le cas d’un terrain dans le district de la Funa, réservé à la construction d’une basilique, celui du Grand-Séminaire Jean XXIII et celui de la Cenco – la Conférence épiscopale nationale du Congo – situé autour du Lac de Ma Vallée. Pour l’archevêque de Kinshasa, ce que vit l’Église catholique est aussi vécu par le simple citoyen. «Des simples gens se voient aussi ravir leurs terrains et concessions et ils ne peuvent pas se défendre face à cette mafia et ça crée beaucoup de frustrations». Conformément à l’Accord-Cadre entre le Saint-Siège et la République démocratique du Congo, l’archidiocèse a saisi les autorités, qui ont donné des instructions en vue de résoudre le problème.
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