Tchad: face aux inondations, l’Eglise appelle à l’aide
Stanislas Kambashi,SJ et Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican
«Les eaux menacent de nous engloutir tous; l’urgence face à cette catastrophe naturelle nous interpelle tous», tel est le cri de cĹ“ur de Monseigneur Samuel Mbairabé Tibingar, Vicaire Général de l’Archidiocèse de Ndjamena dans un communiqué du 12 octobre. Il appellait les Caritas paroissiales, les fidèles chrétiens et les personnes de bonne volonté à venir au secours des sinistrés des inondations qui ravagent la capitale du Tchad
Une situation désastreuse
Ndjamena fait en effet face à des grandes inondations. Certains quartiers de la ville sont déjà engloutis. Les maisons sont écroulées; les personnes se trouvent dans les rues exposées à toute sorte de danger. C’est dans ce contexte que l’Eglise catholique lance un appel pour venir en aide aux victimes de cette catastrophe naturelle. Dans une interview accordée à Radio Vatican ce vendredi 14 octobre, l’Abbé Madjiro Raymond, coordinateur de la commission diocésaine pour le développement humain intégral décrit la situation. «Actuellement la situation est désastreuse, et on dirait que les combattants (des jeunes engagés à créer des barrages contre les eaux, ndlr) qui sont sur le terrain risquent de baisser les bras». La population est déterminée dans la lutte pour faire face à la situation, mais elle est débordée.
Des flots en furie, des moyens dérisoires, des habitations écroulées
Selon les témoignages de l’Abbé Madjiro, par ailleurs curé de la Paroisse Espérance de Walia, la zone la plus touchée, «les moyens sont dérisoire, les flots sont totalement déchaînés en furie». L’eau coule de partout et tous les lieux sont envahis. Ces inondations sont dues aux crues et à la montée des eaux à causées des pluies qui continuent dans le sud du pays et à la confluence des deux fleuves: le Chari et le Logone.
Du point de vue géographique, le quartier le plus touché par cette catastrophe est le 9ème arrondissement. Les victimes sont les personnes des conditions modestes ou en retraite, dont les maisons, en terre battue, se sont écroulées. «C’est l’économie de toute une vie qui s’écroule, et des familles parfois avec un père déjà à la retraite…qui vivent souvent grâce aux rentes des maisons en location…les enfants sont dans la rue, les familles sont dans l’abandon». La situation est presque la même dans d’autres quartiers, en l’occurrence au 7ème arrondissement, a fait savoir l’abbé Madjiro.
Appel à l’aide humanitaire
L’église a lancé un appel d’aide aux Caritas paroissiales, aux fidèles chrétiens et aux personnes de bonne volonté pour venir en aide aux sinistrés et victimes de cette inondation. Après avoir mené une campagne de sensibilisation face au danger depuis quelques jours déjà, prêtres et fidèles sont passés aux actions concrètes. D’après le curé de Walia, «l’église a mobilisé à instaurer les brigades pour veiller sur les digues qu’ils créées et sur les zones sensibles».
Les énergies continuent à se mobiliser. D’autres structures de l’Eglise doivent se réunir pour arrêter des stratégies en vue d’une action locale efficace.
Penser l’après-inondation, penser une reconstruction durable
Pour l’Abbé Madjiro, le problème ne se limite pas seulement au moment présent, car il faut aussi penser à l’après l’inondation: «beaucoup de maisons sont cassées, beaucoup de gens sont dans la nature,…». Il est donc urgent de mobiliser les moyens pour aider ces personnes à se réinstaller, à reconstruire leur maison. Mais une autre grande urgence est de la nourriture pour les sinistrés et des places vides pour les accueillir, a lancé le curé de Walia.
«Que les gens ne nous oublient pas; nous sommes sur le terrain, nous nous battons, mais nos moyens sont très limités. Tout ce qui peut venir et qui peut accompagner les personnes en détresse peut servir»; des mots forts avec lesquels le responsable diocésain pour développement humain intégral a conclu son témoignage.
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