Le Djidji Ayôkwé bientôt de retour en Côte d’Ivoire
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Après la restitution au Bénin par la France des 26 Å“uvres du trésor de Béhanzin, le 10 novembre 2021, c’est au tour de la Côte d’Ivoire de recevoir les mois à venir le Djidji Ayôkwé, le tambour parleur du peuple Ébrié, également appelé peuple Tchaman.
Le 8 octobre 2021, lors du sommet Afrique-France, le président français Emmanuel Macron annonçait la restitution du tambour parleur des Ébriés, à la Côte d’Ivoire.
«Confisqué en 1916 par les colons français, ce tambour sculpté en une pièce unique de 3,50 mètres de long était réclamé depuis des années par les autorités ivoiriennes. En 2018, elle figurait en tête d’une liste de 148 Å“uvres demandées à la France», a confié Mme Silvie Memel Kassi, la directrice générale de la culture de Côte d’Ivoire.
Un instrument de communication
Le Djidji Ayôkwé, véritable moyen de communication du peuple Atchan contre la colonisation française, servait surtout à sonner l'alerte à l'arrivée des colons français. Le tambour qui émettait des sons variés, était utilisé pour transmettre des messages aux différents villages autour d’Abidjan, souligne la directrice générale de la culture de Côte d’Ivoire.
«C’était le Djidji Ayôkwé qui leur permettait de prévenir les uns et les autres lorsque le colon arrivait dans une zone donnée, puisque les populations n’étaient pas d’accord avec la méthode musclée de réquisitions des personnes pour le travail forcé», explique Mme Kassi. Quand on le jouait, on l’entendait de très loin à environ 20 kilomètre à la ronde, ajoute -t -elle précisant que le tambour était gardé à Adjamé dont le nom signifie lieu de rencontre en ébrié.
En faire un évènement populaire
«A l’image du peuple Atchan, c’est toute la Côte d’Ivoire qui est dans l’euphorie de retrouver ce tambour qui fait partie de ses valeurs culturelles», indique l’ex-directrice du musée de civilisation d’Abidjan.
«Les autorités ivoiriennes souhaiteraient que ce retour ait une résonance continentale et même mondiale», souligne-t-elle. A cet effet, des colloques scientifiques, des activités pédagogiques et artistiques, sont prévus.
Aux yeux de Mme Silvie Memel Kassi, le retour du Djidji Ayôkwé va susciter la révolution culturelle en Côte d’Ivoire.
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