RD Congo-Angola : Les Âáé²õ³Ü¾±³Ù±ð²õ en première ligne contre la Covid-19
Camille Mukoso, SJ (avec ACE Forum)– Cité du Vatican
De la distribution des nourritures aux personnes vulnérables à l’éducation de la population au respect des gestes barrières, les initiatives pour freiner la Covid-19 foisonnent en Afrique. Et les jésuites de la province d’Afrique centrale ne sont pas en reste. Les fils de Saint Ignace en RD Congo et en Angola sont en première ligne dans la lutte contre le nouveau coronavirus. En tout cas, tout porte à croire que les jésuites de ces deux pays ont bien compris que la lutte contre la Covid-19 en Afrique se fera avec des moyens africains.
Les jésuites en Angola actifs sur le terrain
En Angola où les jésuites dirigent la paroisse Beata Anuarite Nengapeta, le Père Pedro Pereira Tomás, curé de cette paroisse, s’est lancé dans la livraison des denrées alimentaires aux populations vulnérables. Un autre jésuite chargé de la pastorale sociale à la conférence épiscopale d’Angola, le père Celestino Epalanga, se dédie aux activités de sensibilisation, de formation et d’accompagnement des communautés affectées par la pandémie. Pour joindre l’utile à l’agréable, le père Avelino Chico participe à cette lutte en publiant, dans les journaux locaux, des articles de réflexion sur la Covid-19 et ses conséquences, dans le but d’orienter l’action de la population durant cette crise sanitaire. D’autres jésuites en Angola plaident pour le sort des migrants bloqués aux frontières angolaises, tout en développant des activités de prévention et de sensibilisation.
Au service des plus démunis
Tout comme en Angola, les jésuites en République démocratique du Congo ne manquent pas de créativité. À Kisangani où ils disposent d’un centre social qui traite des questions liées à la délinquance juvénile et au VIH/Sida (Centre Maisha), les fils de Saint Ignace installent des dispositifs de lavage des mains qui font défaut dans les 12 marchés publics environnants. Le centre Maisha organise également un service d’urgence pour les personnes atteintes du VIH/SIDA dont on sait vulnérables face à la pandémie actuelle. Entre temps, le directeur du centre, le Père Ismael Matambura s’est lancé dans la production des fruits, notamment l’ananas, question de renforcer le système immunitaire des personnes dont il a la charge.
Au CARF, le Centre Arrupe pour la Recherche et la Formation, situé à Lubumbashi, dont la vocation est de promouvoir une vision chrétienne du développement économique, sociopolitique et culturel, le père Jean Nyembo, son directeur, dénonce le non-respect des règles de distanciation sociale et s’évertue à identifier les actions idoines que réclame le contexte minier comme celui du Katanga.
Assurer l’éducation des enfants pauvres en confinement
Frappé de plein fouet par les mesures de prévention contre la propagation de la pandémie, le bureau national Fe y alegria (Foi et Joie) a dû fermer ses activités d’éducation formelle à Kisantu, Kimwenza et Kikwit. Pour continuer d’assurer l’éducation des enfants issus de familles pauvres en cette période de crise sanitaire, le père Alfred Kiteso et ses collaborateurs sensibilisent les élèves et leurs parents à la psychose autour de la Covid-19. Ils se sont également engagés à la sensibilisation des auditeurs des radios communautaires en milieux périurbains sur la même thématique. Ils projettent, en outre, des actions psychosociologiques au moyen de la communication de masse.
Le même son de cloche se laisse entendre à Goma où le Père Gustave Lobunda coordonne les activités du Service jésuite pour les réfugiés (JRS), qui Å“uvre surtout à l’est de la République démocratique du Congo. Les jésuites y organisent notamment pour les enfants réfugiés ou déplacés, un système éducatif qui leur permette d’étudier comme tous les autres enfants. Obligé de suspendre les activités scolaires pour lutter contre la propagation de la pandémie, le Père Lubunda sensibilise les familles et distribue des palliatifs Covid-19 ainsi que des denrées alimentaires pour soutenir les personnes vulnérables. Son action caritative a déjà touché 1. 900 ménages et 88. 000 personnes.
La recherche scientifique au service de la population
À Kinshasa, le Centre d’Etudes pour l’Action Sociale, CEPAS en sigle, a fermé ses portes depuis l’annonce, le jeudi 2 avril 2020, du confinement total de la commune de la Gombe, cÅ“ur politique, diplomatique et économique de la ville, considéré comme l’épicentre de la pandémie dans le pays. Entre temps, le directeur du CEPAS, le Père Alain Nzabi, coordonne l’initiative « Congo contre corona » qui réunit les Congolais de tout bord, parmi lesquels des entrepreneurs, des personnalités de la société civile, les confessions religieuses, etc. Le Père Nzadi qui dirige également la revue Congo-Afrique, un organe d’expression particulièrement apprécié en Afrique et au monde, prépare un numéro spécial sur la Covid-19.
Lutte contre la Covid-19 via le patrimoine culturel congolais
Toujours à Kinshasa/Gombe où les jésuites disposent d’un centre culturel, un travail de titan a été réalisé pour produire un chant de vulgarisation des mesures prophylactiques prises par l’État congolais et l’organisation mondiale de la santé. Inauguré en 1942 et connu pour être la première structure à posséder une antenne d’émission radio en Afrique Centrale, le centre culturel Boboto, sous l’impulsion de son directeur le père Emmanuel Bueya, continue sur les réseaux à contribuer à l’épanouissement et à la diffusion du patrimoine culturel et de la créativité artistique congolais.
Un soutien continu
Last but not least, le père Rigobert Minani, coordonnateur de l’apostolat social des jésuites de la province d’Afrique centrale, collabore avec la conférence épiscopale du Congo (Cenco) et le Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam). Il travaille également avec l’Université Loyola du Congo, une université jésuite, dans la fabrication des respirateurs made in RD Congo, pour venir en aide aux personnes admises en soins intensifs.
La radio d’un collège jésuite à l’heure de Covid-19
En cette période de Covid-19, Radio Mabele, une station radiophonique du Collège N’temo, une école jésuite située au Sud-ouest de la capitale Kinshasa, a adapté son programme pour être plus utile à l’ensemble de la population de la zone. Cette station radiophonique essaie d’informer, de former, et même de transformer la mentalité de la population. Elle transmet quotidiennement des activités spirituelles, spécialement des messes pour aider les chrétiens confinés chez eux à vivre leur foi et trouver un réconfort. Médecin, biologiste, sociologue, psychopédagogue, politologue, économiste, philosophe et théologien se succèdent également pour participer au forum sur le coronavirus, chacun apportant sa contribution. En outre, certains cours sont organisés par Radio Mabele afin de permettre aux élèves, privés d’internet et de télévision, de continuer l’apprentissage même à distance. Et quand on ajoute à tout cela le divertissement, presque un service complet est rendu à la population.
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