Méditation du dimanche du baptême du Seigneur : Par le baptême, nous devenons fils de Dieu
Chers Frères et SÅ“urs,
Aujourd’hui, l’Eglise célèbre le « Baptême du Seigneur ». Cette solennité clôture le temps de Noël. Et, d’une certaine manière, elle continue à nous faire pénétrer davantage dans le mystère de l’incarnation que nous avons célébré la nuit de Noël, et que nous avons approfondi avec la fête de l’Epiphanie.
L’ouverture de l’Evangile de ce jour donne le ton de ce mystère. Alors que Jean Baptiste appelle à un baptême de conversion, Jésus vient se mettre dans la file pour se faire baptiser. Lui, l’auteur du baptême, celui qui est sans péché et qui vient pour sauver le monde, se met au rang pour recevoir ce baptême de conversion. Tout le symbolique de ce début de l’Evangile exprime bien cette tension et cette situation surréaliste : la vallée du Jourdain n’est-il pas le point le plus bas de la planète ? Et le nom même du fleuve, Jourdain, n’a-t-il pas pour racine le mot hébraïque qui signifie descendre ? C’est dire que ce geste du baptême de Jésus nous fait revivre le mystère de Noël par lequel Dieu choisit de nous rejoindre au plus profond de notre misère pour nous redonner l’élan vers les hauteurs. Par ce geste de Jésus au Jourdain, Dieu se fait tellement l’un de nous de manière à ce que nous soyons emportés, nous aussi, dans son sein. Voilà pourquoi, par le baptême, nous devenons fils de Dieu, fils dans le fils unique.
Jean ne s’y trompe donc pas lorsqu’il cherche à dissuader Jésus : « c’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! ». Il comprend bien la signification de ces gestes. Mais, au même moment, se manifeste le mystère de notre salut : c’est Dieu qui choisit de se mettre à notre niveau pour nous rendre pareils à lui. C’est pourquoi Jésus invite Jean à laisser Dieu procéder comme il entend : « laisse faire pour le moment… ».
C’est seulement quand Jean laissera faire Jésus qu’il recevra la confirmation, aussi bien par la présence de l’Esprit de Dieu que par la voix qui se fait entendre. Jésus peut ainsi se manifester comme présence de l’Esprit de Dieu parmi nous ; comme l’accomplissement de l’amour de Dieu pour l’humanité.
En plaçant la solennité du Baptême aux portes du temps ordinaire, l’Eglise veut certainement que le mystère de la venue de Dieu parmi nous nous accompagne tout au long de l’année liturgique. Ce mystère, c’est que Dieu n’est pas loin de nous ; qu’il est avec nous sur le chemin : en Jésus, nous avons l’objet de la sollicitude de Dieu dans sa plénitude.
Et comme à Jean, à nous aussi, il est demandé de laisser faire Dieu dans nos vies ; quand bien même ses plans, ses manières de faire ne correspondraient pas toujours à ce que nous nous imaginons. « Laisser faire Dieu dans nos vies », voilà la manière juste de vivre notre attachement au mystère de Noël. La conversion à laquelle nous sommes invités par notre baptême consiste donc à laisser Jésus agir dans nos vies ; à faire de sorte que sa venue dans notre chair ait un impact réel et concret dans notre vie de chaque jour.
Que le Seigneur nous accorde donc de vivre notre propre baptême en syntonie avec son propre baptême; qu’il nous donne d’être constamment à son écoute pour que, comme lui, nous devenions des fils en qui Dieu notre Père peut se complaire pleinement !
AMEN
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