RD. Congo : Appel à des élections transparentes, crédibles et apaisées
Jean-Paul Kamba, SJ - Cité du Vatican
En vertu de leur mission pastorale et prophétique, l’épiscopat congolais de l’Eglise Catholique ainsi que les responsables de l’Eglise Protestante, ont solidairement décidé de lancer au « Peuple congolais qui attend impatiemment depuis 2016 l’aboutissement heureux du processus électoral », un appel pressant, l’encourageant à tenir bon afin de gagner le pari des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées dans quelques jours. »
Le Peuple congolais ne tolérera pas un nouveau report des élections
La Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO, et l’Eglise du Christ au Congo, ECC, ont conjointement exprimé le souhait d’un dénouement heureux de l’année 2018, à condition que la Commission électorale nationale indépendante, CENI, s’active à « tout mettre en Å“uvre pour que la date du 30 décembre 2018 soit impérativement respectée ». Cela permettra au Peuple congolais d’accueillir l’année 2019 avec l’espoir des jours meilleurs. « Le Peuple congolais ne tolérera pas un nouveau report des élections », ont prévenu les responsables la CENCO et le ECC, avant de souligner que la paix post-électorale risque de se heurter à de dangereuses conséquences, étant donné le climat de crise de confiance qui caractérise le déroulement du processus électoral en cours.
Ils ont par ailleurs encouragé la CENI « à tenir sa promesse de faciliter l’accès aux observateurs et aux témoins dans les bureaux de vote et dans les centres locaux de compilation des résultats (CLCR). Aussi qu’elle s’en tiennent à ne publier que les résultats issus du comptage manuel, reçus des CLCR et dont les procès-verbaux devront être affichés devant les différents bureaux de vote. »
L’intolérance engendre des violences déplorables
Les responsables de deux Eglises congolaises se disent préoccupés par l’intolérance politique et par les actes de violence qui, au cours de la campagne électorale, ont endeuillé plusieurs familles et fait de nombreux blessés. Ils ont, à cet effet, « fermement condamné toute forme de violence d’où qu’elle vienne » et désapprouvé l’intolérance qui risque d’ouvrir un boulevard de violences pendant et après le scrutin.
Afin d’éviter tout excès, la CENCO et le ECC ont interpellé les leaders politiques, particulièrement les candidats Président de la République pour qu’ils conscientisent leurs partisans en les invitant à la non-violence.
Tous les autres candidats à différents niveaux d’élections ont également reçu leur part d’exhortation. Ils sont appelé à « cultiver en eux l’esprit démocratique d’acceptation élégante des résultats, et en cas de contestation légitime, de le faire par des voies légales et non par l’incitation à la violence. »
Å’uvrer pour la paix et l’unité de la Nation
Par-delà les vissicitudes que traverse un peuple qui attend désespérément le changement, les deux Pasteurs de la chrétienté congolaise se sont chargé d’encourager le Peuple congolais entre autres « de continuer à Å“uvrer pour la paix et l’unité de la Nation », en participant massivement et activement au scrutin, de ne « prêter pas oreille à certains leaders politiques qui distillent les messages incitant à la violence, au régionalisme et au tribalisme. »
Sachant que la coupure de l’internet fait partie de modes opératoires en ce type de période, la CENCO et l’ECC demandent au Gouvernement, « afin de garantir la transparence pendant et après les élections, de veiller au fonctionnement normal de l’internet et des SMS qui constituent aujourd’hui des canaux de communication importants pour les différentes parties prenantes au processus électoral, notamment les acteurs politiques, les observateurs, les témoins et les journalistes…. »
Enfin, l’épiscopat congolais de l’Eglise Catholique et les responsables de l’Eglise Protestante ont formulé le vÅ“ux de voir participer aux cultes Å“cuméniques qui seront organiser à Kinshasa le samedi 29 décembre 2018 dans la Cathédrale Notre Dame du Congo, toutes les parties prenantes au processus électoral, particulièrement les candidats.
Le mercredi 26 décembre 2018, la commission électorale nationale indépendante a annoncé que les élections générales, initialement prévues le 30 décembre 2018, n’auront lieu qu’au mois de mars, du moins pour les circonscriptions électorales de Beni, Beni ville et Butembo ville, en province du Nord-Kivu, ainsi que Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici