Synode : Identifier de nouvelles méthodes pastorales, selon Mgr Fridolin Ambongo
Jean-Pierre Bodjoko, SJ – Cité du Vatican
Mgr Fridolin Ambongo Besungu décrit une ‘ambiance bon enfant’ pendant les travaux de la XVe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. L’archevêque coadjuteur de Kinshasa ne dissocie pas le synode sur les jeunes de celui de la famille car « traiter de la question de la jeunesse c’est aussi parler de la famille qui est composée du père, de la mère et des enfants ». Parler des jeunes implique, selon Mgr Ambongo, d’évoquer la famille.
Les problèmes des jeunes varient selon les continents, et les pays. Pour Mgr Ambongo, le plus grand problème de la jeunesse africaine est tout d’abord la question de la survie. « Les jeunes Africains veulent vivre et ils veulent vivre dignement. » Il fait remarquer que beaucoup de jeunes en Afrique « évoluent dans un environnement sociopolitique tel qu’ils ne voient plus leurs avenirs. » Cette situation a pour conséquence d’entrainer les jeunes dans une incertitude étant donné qu’« il y a des jeunes qui sont tentés d’aller ailleurs pour chercher un mieux-vivre». Le vice-président de la Conférence Episcopale nationale du Congo, CENCO, justifie ainsi le foisonnement des mouvements citoyens sur le continent par une prise de conscience de la part des jeunes. Les jeunes, dit-il, ont pris conscience d’être victimes d’un système sociopolitique qui bouche leurs horizons. « Ainsi, ceux qui ont pris vraiment conscience sont prêts à manifester pour mettre fin à ce système qui les avilit et se donner de nouvelles perspectives d’avenir. »
La spécificité des problèmes des jeunes en Afrique
Contrairement à l’Occident, les sociétés en Afrique et en Amérique du sud sont des sociétés jeunes. Ainsi, l’Eglise en Afrique est essentiellement jeune. « Quand vous entrez dans l’église vous êtes impressionné par la jeunesse de ceux qui participent aux célébrations », témoigne Mgr Ambongo. Si les jeunes en Occident suivent d’autres idéaux, les jeunes en Afrique sont confrontés à des problèmes liés à leurs conditions de vies. L’archevêque coadjuteur de Kinshasa estime que ces problèmes ont parfois un impact sur la rectitude de la foi des jeunes. Il invite à comprendre l’égarement de certains jeunes qui vont dans des sectes, les « nouvelles Eglises » qui leur promettent un salut immédiat. Les jeunes, comme tout être humain, souligne le vice-président de la Conférence Episcopale nationale du Congo, ne veulent pas mourir. « La première réaction des jeunes devant ces défis, c’est la survie, chercher comment survivre dans cet environnement. » Malheureusement, a-t-il déploré, il y en a qui recourent à des méthodes et à des voies peu recommandables. Il cite en exemple les jeunes africains qui affrontent aussi bien les dangers du désert que celui de la mer, pour arriver en Europe. Mgr Ambongo évoque aussi les trafics d’êtres humains, notamment des jeunes filles.
Pas seulement les cadres, mais aussi une conversion de mentalité
Une conversion de la mentalité des ainés s’impose, selon l’archevêque coadjuteur de Kinshasa. « Changer de mentalité et changer de regard nous permettra d’identifier de nouvelles méthodes pastorales, catéchétiques, pour mieux accompagner les jeunes. » La XVe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur les jeunes, a indiqué Mgr Ambongo, nous a permis de centrer notre pastorale autour des jeunes. Même si dans son pays, la République Démocratique du Congo, abondent plusieurs structures en matière d’accompagnement des jeunes, il estime qu’il faut aller plus loin. « Le Synode nous l’a montré », a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’il ne suffit pas de créer des cadres. Le plus important c’est d’abord et surtout changer le regard que l’on porte sur les jeunes. L’archevêque coadjuteur de Kinshasa évoque enfin le "continent numérique", auquel on ne peut plus échapper de nos jours. « Les jeunes sont accros à ces moyens de communication. Je crois, soutient-il, que nous ne devons plus faire l’économie de l’utilisation de ce nouveau moyen de communication. Parce que c’est là que nous pouvons vraiment atteindre les jeunes.
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