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Prise de parole du cardinal Secr¨¦taire d'?tat, Pietro Parolin, ce lundi 25 novembre 2024. Prise de parole du cardinal Secr¨¦taire d'?tat, Pietro Parolin, ce lundi 25 novembre 2024. 

Pour le cardinal Parolin, le trait¨¦ Chili-Argentine est un mod¨¨le ¨¤ suivre

Ce lundi 25 novembre, se tenait dans les locaux de la Gr¨¦gorienne une conf¨¦rence consacr¨¦e aux 40e anniversaire du Trait¨¦ d¡¯amiti¨¦ et de paix entre le Chili et l¡¯Argentine (TAP). Alors que la m¨¦diation du ³§²¹¾±²Ô³Ù-³§¾±¨¨²µ±ð a ¨¦t¨¦ essentielle dans cette crise, l¡¯actuel Secr¨¦taire d¡¯?tat, le cardinal Parolin a d¨¦plor¨¦ qu¡¯?aujourd'hui, le multilat¨¦ralisme soit en crise: nous devons surmonter cette attitude et red¨¦couvrir la confiance mutuelle et travailler ensemble pour des int¨¦r¨ºts communs?.

Renato Martinez - Cité du Vatican

Lundi 25 novembre, l'Université pontificale grégorienne, en collaboration avec les ambassades du Chili et d'Argentine près le Saint-Siège, a organisé une conférence intitulée «La médiation papale comme mécanisme de promotion de la paix: 40 ans du Traité de paix et d'amitié Argentine-Chili». Cet événement visait à réfléchir sur le succès et les effets durables de la médiation papale dans les moments de tension entre le Chili et l'Argentine.

La conférence s'est déroulée en présence du Secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, de l'ambassadeur d'Argentine près le Saint-Siège, Luis Pablo Beltramino, du ministre des Affaires étrangères du Chili, Alberto van Klaveren, et de divers représentants des autorités civiles et religieuses du Chili et de l'Argentine.

Les problèmes mondiaux appellent des solutions mondiales

Dans son discours, le Secrétaire d'État a rappelé l'importance de la médiation du Saint-Siège dans la résolution des conflits, par le biais de la diplomatie vaticane dans différents pays et à différentes époques. Le cardinal Parolin a proposé trois aspects importants de la résolution des conflits: la promotion du dialogue, l'exercice du multilatéralisme et la recherche d'instruments qui aident à atteindre la paix. À l'occasion du 40e anniversaire de la signature du «Traité de paix et d'amitié entre l'Argentine et le Chili», il a souligné qu'il ne s'agit pas seulement de commémorer un événement, mais de projeter les leçons de la signature de cet accord dans le présent et l'avenir.

¡°La leçon que l'on peut tirer aujourd'hui de cet événement est qu'il a permis à l'Argentine et au Chili d'éviter la guerre et d'établir une collaboration, qui s¡¯est étendue à divers domaines et se poursuit encore aujourd'hui. C'est un exemple aujourd'hui pour la résolution des conflits, surtout dans notre monde où les conflits se multiplient. Nous devons chercher des solutions à ces conflits. Ce traité a une dimension présente et future.¡±

Un autre aspect souligné par le cardinal Pietro Parolin est la crise du multilatéralisme actuel. Il a déclaré qu'aujourd'hui, dans le monde, il y a beaucoup de problèmes globaux qui nécessitent une solution globale. Pour lui, sans la collaboration de tous, il ne sera pas possible de trouver des solutions à ces défis.

¡°Aujourd'hui, le multilatéralisme est en crise, comme l'a dit le Pape François, les personnes, les États, se considèrent comme des adversaires au point de devenir des ennemis. Nous devons au contraire surmonter cette attitude et redécouvrir la confiance mutuelle et travailler ensemble pour des intérêts communs. Aujourd'hui, il y a tant de problèmes mondiaux qui doivent être résolus globalement: s'il n'y a pas de confiance et de collaboration, s'il n'y a pas de multilatéralisme, c'est-à-dire s'il n'y a pas la participation de tous, il ne sera pas possible de trouver une solution.¡±

Le dialogue, un outil pour la paix

Pour sa part, le ministre chilien des Affaires étrangères, Alberto van Klaveren, a déclaré dans son discours que «ce processus de médiation est un cas exemplaire de toutes les vertus attribuées à la pratique diplomatique. Le Saint-Siège a agi comme un agent impartial et neutre, ancré dans les valeurs de paix et de respect mutuel, offrant un espace dans lequel les deux pays ont pu trouver des points de convergence et surmonter leurs différences».

En ce sens, le ministre chilien des Affaires étrangères a souligné que «la médiation papale a mis en évidence le pouvoir de transformation de la diplomatie, nous rappelant que, même dans les moments les plus sombres, il est possible de trouver une solution pacifique et juste. La force de ses résultats en fait l'une des médiations les plus réussies menées par le Saint-Siège au cours du XXe siècle».

¡°La médiation papale et le traité de paix et d'amitié sont une source d'inspiration en Amérique latine et dans le monde, car ils démontrent que le dialogue et le soutien international sont des outils légitimes et efficaces pour résoudre les conflits (...). Dans un contexte mondial de plus en plus difficile, le message de paix qui émerge de cette expérience est d'une grande pertinence. Il invite tous les pays, grands et petits, à se rappeler que la diplomatie est un outil puissant et que la paix est un objectif réalisable lorsqu'il existe une volonté politique et un engagement de la part des acteurs concernés.¡±

Un grand effort de la part du Saint-Siège

Le diplomate argentin Enrique Candioti, membre de l'équipe argentine pour le Traité de paix et d'amitié, a également participé à la conférence en apportant son témoignage sur les négociations qui ont eu lieu il y a 40 ans. L'avocat a rappelé qu'il y a eu plus de 600 réunions entre les deux délégations au Vatican pendant six ans, avec la médiation du Saint-Siège et, en particulier, l'intervention de saint Jean-Paul II, ce qui a finalement abouti à la signature du traité.

¡°Je pense qu'il s'agit d'un exemple de grand effort de la part du Saint-Siège avec les deux gouvernements et leur diplomatie pour résoudre un problème de longue date qui menaçait sérieusement la paix et la stabilité dans la région. Célébrer ces 40 ans mérite donc d'être fait car cela rappelle l'opportunité presque providentielle dans laquelle le Pape, récemment assumé, a pris en main cette mission de réunir les parties et d'offrir sa collaboration à la recherche d'un accord.¡±

De même, le diplomate argentin a raconté le long processus de négociations et la mesure du Saint-Siège, mais il a surtout souligné l'importance historique de la signature de cet accord et l'héritage qu'il nous laisse pour notre temps.

¡°Ce fut une négociation difficile, dure, avec des pierres d'achoppement, mais finalement la volonté de parvenir à un accord a prévalu dans les deux pays et, avec l'aide du Saint-Siège, tout s'est terminé de manière satisfaisante. Elle s'est achevée en 1984 avec la signature du traité, mais le traité est vivant, le traité est appliqué, le traité a porté beaucoup de fruits pour améliorer cette relation et nous, Argentins et Chiliens, devons toujours veiller à respecter le traité, parce que le traité est peut-être l'axe de notre relation et constitue en même temps une grande leçon historique.¡±

Le Pape François a reçu les participants au colloque le lundi 25 novembre au matin.
Le Pape François a reçu les participants au colloque le lundi 25 novembre au matin.

L'héritage central de ce traité est la vocation pour la paix

De son côté, l'ambassadeur Milenko Skoknic, membre de l'équipe chilienne de négociation du TAP, a apporté son témoignage. Le diplomate a souligné que l'héritage central du traité est la vocation pour la paix que de nombreux pays du monde devraient avoir et que le Saint-Siège, le Vatican et l'Église catholique en général considèrent comme un élément central de leur travail dans le monde.

¡°Heureusement, à l'époque, le Chili et l'Argentine ont écouté cet appel à la paix qu'il nous a lancé, nous sommes entrés dans ce très long processus de médiation, personne n'a perdu la foi, même s'il était parfois difficile de continuer parce qu'aucun progrès n'était réalisé, mais la foi de Sa Sainteté, du cardinal Samorè, de ceux qui sont arrivés plus tard comme le cardinal Cassaroli et les autres, a toujours imprégné l'esprit avec lequel nous devions agir. Il me semble que c'est l'héritage le plus important d'un traité qui a été bien appliqué par les pays et qui a permis un travail très fructueux, très fructueux dans les relations bilatérales.¡±

En outre, l'avocat chilien a souligné l'importance du multilatéralisme et du dialogue dans la résolution des conflits, en gardant à l'esprit le bien commun des peuples et des individus.

¡°Le plus important est d'apprendre à distinguer ce qui est essentiel à ce que l'on veut et à céder sur d'autres points. Nous devons d'une manière ou d'une autre faire en sorte que les esprits changent et que les gens pensent aux avantages de la paix entre les peuples et, de ce point de vue, à ce que nous pouvons réaliser et à ce dont nous avons besoin pour avancer, en laissant de côté certaines exigences qui compliquent parfois la recherche d'une solution.¡±

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26 novembre 2024, 14:04