Le cardinal Turkson, d¨¦fenseur acharn¨¦ des droits de l'enfant
Federico Piana - Cité du Vatican
«Les abus sont une expérience d'impuissance qui marque une personne pour toute sa vie. Il faut les combattre de toutes ses forces». Le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, chancelier de l'Académie pontificale des sciences et de l'Académie pontificale des sciences sociales, s'est depuis longtemps engagé à défendre les droits des enfants et des adolescents partout où ils sont violés dans le monde. Il travaille sur deux fronts, celui de l'affirmation plus large des droits de l'homme et celui de la lutte contre la traite des personnes. Un engagement qui lui a valu le 25 juillet dernier, le prix international décerné par «Child», la fondation pour l'étude et la recherche sur l'enfance et l'adolescence, et l¡¯association Telefono Azzurro qui défend les droits de l'enfant, fondée en Italie en 1987, deux ans avant la convention des Nations unies, et ayant été reconnu comme «organisation à but non lucratif» par décret du président de la République italienne en 1990.
Une attention maximale
«Les enfants et les adolescents se trouvent dans une phase vulnérable de leur vie et leur éducation dans cette période délicate est importante», a déclaré le cardinal aux médias du Vatican, soulignant que leur capacité d'apprentissage est si élevée que si l'on commet une erreur en leur enseignant un comportement négatif, on risque de les perdre à jamais. C'est pourquoi une attention maximale doit être accordée non seulement par la famille, mais aussi par la société.
Pas seulement une compensation
L'expérience de la maltraitance, poursuit le cardinal Turkson, est terrible, elle dévaste le c?ur des victimes de façon permanente: «Mais la solution, dit-il, ne réside pas tant dans la compensation économique, car l'argent ne guérit pas ce genre de blessures. Je l'ai également dit il y a quelque temps en Irlande: une guérison spirituelle est nécessaire, et cette guérison, l'Église peut l'offrir. La puissance de l'Esprit Saint est réelle, elle agit et peut changer les choses».
L'IA, une frontière à découvrir
L'Église, poursuit-il, est désormais également engagée dans la défense des mineurs et des personnes vulnérables dans le domaine de l'intelligence artificielle, une frontière où les droits des plus faibles risquent d'être oubliés: «L'intelligence artificielle, dit le cardinal, complique, mais aide aussi. C'est un outil précieux que nous devons apprendre à utiliser. C'est une technologie avec laquelle nous devons commencer à insérer une certaine éthique; un processus compliqué et difficile si nous ne pensons qu'au profit, à l'argent».
«Nouvelles règles et nouveaux modèles»
Outre le cardinal Turkson, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, l'ambassadeur Riccardo Sessa, président de la Société italienne pour l'organisation internationale, Franco Pavoncello, président de l'université John Cabot de Rome, et Silvia Costa, députée européenne, ont également été honorés. «Le monde doit élaborer de nouvelles règles et de nouveaux modèles de soutien», rappelle Ernesto Caffo, président du conseil d'administration de la Child Foundation et fondateur de Telefono Azzurro. Mais ce n'est pas tout: «Nous avons également besoin d'une bonne et vaste formation des familles, des adultes et des enfants eux-mêmes, car ils doivent être les protagonistes de l'avenir».
Une vision globale
Ernesto Caffo, qui est également membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a soutenu fermement que «de véritables politiques mondiales doivent être créées, comme le demande le Pape. Aujourd'hui, le défi est de ne plus aborder les problèmes de manière sectorielle. Par exemple, nous devons beaucoup travailler en Afrique et dans les pays d'Amérique du Sud où l'Église est très présente avec des actions et des ?uvres. Nous devons créer de bonnes capacités d'intégration».
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