Le synode en pri¨¨re pour les migrants: l'?glise, une maison qui accueille tout le monde
Pope
Avant la prière spéciale pour les migrants organisée dans la soirée place Saint-Pierre, les membres du Synode sur la synodalité ont abordé en profondeur la thématique des migrations lors des travaux jeudi 19 octobre. Une thématique revenue lors du traditionnel point presse de mi-journée devant les journalistes accrédités près le Saint-Siège.
Le cardinal Michael Czerny, préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral, a fait référence dans son discours en anglais à la prière pour les migrants prévue le soir-même sur la place Saint-Pierre. Devant la sculpture "Angels Unawares", a-t-il expliqué, «l'assemblée synodale qui apprend à marcher ensemble en tant qu'Église aura l'occasion» de rendre visible de manière symbolique «ce voyage» effectué ensemble «avec certaines des personnes les plus vulnérables de la planète, en particulier celles qui fuient ou sont forcées de quitter leur patrie, à savoir ceux que nous appelons les migrants et les réfugiés».
Par conséquent, a-t-il ajouté, «il y aura une harmonie avec la façon dont nous passons cette journée» dans l'assemblée synodale «en parlant de certains aspects» du phénomène migratoire devant le bateau sculpté en bronze par Timothy Schmalz, qui représente «des personnes de tous âges qui ont été forcées pour une raison quelconque de fuir leur pays et leur maison». Toutefois, a souligné Mgr Czerny, «l'harmonie, la bonne volonté et les échanges profonds vécus au cours du synode» ont mis en évidence de façon dramatique «l'angoisse, le manque de sécurité, la vulnérabilité et la marginalisation des migrants et des réfugiés» et «le terrible silence de la société qui les rejette».
Mgr Flores, évêque de la frontière
Également présent au point presse, Mgr Daniel Ernest Flores, l'évêque de Brownsville au Texas, le plus grand diocèse des États-Unis d'Amérique à la frontière avec le Mexique. Il a rappelé que «chaque Église locale dans le monde apporte au Synode ses propres dons et sa propre expérience». Racontant celle de son diocèse frontalier, il a déclaré qu'au cours des dernières années, le nombre de personnes originaires d'Amérique latine arrivant aux États-Unis par Brownsville a augmenté. Mais la réponse des fidèles n'a jamais manqué: «tant de personnes se sont manifestées - des restaurateurs aux infirmières - pour créer des solutions d'assistance et d'aide. Nous n'avons pas de grandes ressources matérielles mais nous savons ce qu'est la pauvreté et nous sommes généreux», a assuré le prélat, soulignant que la même réponse est venue des musulmans, des juifs et des membres d'autres religions et confessions chrétiennes.
Ceux qui traversent la frontière, a-t-il ajouté, «doivent être traités avec le respect dû à leur dignité humaine». Et même si le diocèse n'a pas de grandes possibilités financières, il est nécessaire d'être «flexible» et de s'adapter aux situations en constante évolution, en gardant à l'esprit le principe de respect - en particulier envers les familles de migrants qui vivent souvent des «expériences terribles» - et en maintenant toujours une attitude de coopération avec les diocèses voisins.
Père Alwan: le drame des réfugiés syriens au Liban
Le père Khalil Alwan - ancien supérieur général des Missionnaires maronites libanais et secrétaire général du Conseil des patriarches catholiques d'Orient, professeur à l'Université libanaise de Beyrouth, a déclaré pour sa part avoir participé à quatre synodes et considère que l'actuel est différent dans ses méthodes et son contenu: «Il s'agit d'un véritable voyage avec le Seigneur, avec l'Église, avec toutes les réalités représentées ici. Y participer est une grande grâce qui nous donne des raisons d'espérer un avenir heureux pour l'Église».
Le religieux maronite a ensuite évoqué la situation des réfugiés syriens au Liban: «Depuis 2011, quand ils sont arrivés ici, ils vivent dans des conditions inhumaines, entassés en grand nombre dans des camps à la limite de leur capacité, parce que la communauté internationale oblige le Liban à les garder sur son territoire, les empêchant d'aller en Europe». Dans ces zones, ajoute le père Alwan, «plus de deux millions de personnes vivent, avec de nombreuses naissances enregistrées ces dernières années. Avec ses cinq millions d'habitants, le Liban est le pays qui compte le plus grand nombre de réfugiés au monde». Diverses aides humanitaires tentent d'atténuer la situation dramatique, a-t-il noté, mais les réfugiés devraient être autorisés à se rendre dans un endroit plus respectueux de la dignité humaine.
Mgr Mpako: accueil, écoute, respect
Autre réalité migratoire enfin, celle d'Afrique du Sud, abordée par Mgr Dabula Anthony Mpako, l'archevêque de Pretoria et vice-président de la Conférence épiscopale d'Afrique du Sud. «Si je pense à mon pays, a-t-il déclaré, je peux dire avec certitude que nous disposons d'un terrain fertile pour faire nôtre cette méthode synodale, qui servira à relever le défi de pouvoir offrir un lieu et une culture pastorale aux migrants et aux réfugiés».
«Nous accueillons officiellement 2,9 millions de migrants: en réalité, ils sont beaucoup plus nombreux, et la principale cause de leur présence en Afrique du Sud est la pauvreté. La plupart sont des réfugiés économiques», a expliqué l'archevêque de Pretoria. «Nous avons un ministère pour la prise en charge des migrants et des réfugiés, qui essaie de les aider à répondre à des besoins pratiques tels que la nourriture, les vêtements et les soins de santé, ainsi qu'à suivre les formalités administratives pour obtenir le statut de réfugié». Beaucoup d'entre eux, a-t-il poursuivi, «sont des catholiques qui veulent continuer à pratiquer leur foi. Ils se retrouvent souvent isolés dans leur diaspora. Nous essayons de faire en sorte qu'ils soient intégrés dans la réalité catholique locale, notamment en impliquant des prêtres des pays d'origine des migrants».
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