Radio Vatican, ondes et images au service du Concile Vatican II
Eugenio Bonanata - Cité du Vatican
Pour l'ouverture du Concile Vatican II, les techniciens du Saint-Siège ont réussi à mettre en place un système moderne permettant à Jean XXIII de suivre les travaux du concile en direct en vidéo sans quitter son appartement. «Le Pape était très curieux et se connectait presque tous les jours», raconte à Telepace son valet de chambre, Guido Gusso, à propos de ce fait méconnu. En pratique, dans le bureau du Pape Roncalli, il y avait une télévision reliée à deux caméras placées devant les deux "ailes" formant la salle conciliaire installée dans la nef centrale de la basilique Saint-Pierre. «Depuis le studio, souligne Guido Gusso, nous pouvions déplacer les caméras et "zoomer" pour voir qui parlait à ce moment-là ou l'expression de ceux qui étaient dans la salle».
Le travail de Radio Vatican
L'ingénieur Pier Vincenzo Giudici, ancien directeur technique adjoint de Radio Vatican, qui était chargé de l'équipement audio, se souvient des détails du système, qui a conduit à l'enregistrement intégral des travaux conciliaires - aujourd'hui d'une valeur inestimable - mais aussi à la diffusion du signal sur place et à l'extérieur, dans le cadre des programmes et des services produits par la radio pontificale. «Radio Vatican, explique-t-il, a travaillé en soutien à l'ingénieur Francesco Vacchini, le chef de la Fabrique de Saint-Pierre, qui a supervisé la conception et la mise en place de toute la salle. C'est lui qui a été chargé d'apporter les signaux vidéo à l'appartement papal en plus des signaux audio que nous fournissions déjà. Et bien sûr, nous nous rendions disponibles».
Collaboration avec Philips
L'installation n'a pas été particulièrement complexe, selon l'ingénieur Giudici. Il y a aussi eu une collaboration avec Philips, la société néerlandaise d¡¯électronique, qui a remporté le concours pour le support du côté audio. «La vidéosurveillance n'était pas tant exigeante sur le plan cérébral que sur le plan physique, ajoute-t-il. Nous avons dû déterminer où placer les caméras et où passer les fils, et cela a été pris en charge par les électriciens du Vatican qui connaissaient bien tous les points clés de l'appartement papal». L'installation a également été facilitée par les tunnels que les techniciens de Radio Vatican avaient ouverts sous le sol de la basilique Saint-Pierre pendant la longue phase préparatoire du Conseil. Une solution pour faciliter tout type de connexion, qui est encore précieuse aujourd'hui et qui était également utilisée à l'époque pour transporter le signal vidéo jusqu'au point de destination.
La satisfaction de Jean XXIII
«Jean XXIII était ravi de cette organisation, il ne pensait pas que cela pouvait aller aussi loin», assure Guido Gusso, soulignant que ce système permettait au Pape d'assister aux travaux sans être physiquement présent. «Il s'est soucié de laisser aux évêques la possibilité de se confronter librement», même si le Pontife bergamasque savait bien que certains cardinaux n'étaient pas favorables au Concile. «Je savais déjà où pointer la caméra: par exemple sur le cardinal Ottaviani ou sur le cardinal Siri, qui a même dit un jour qu'"il faudra 500 ans pour réparer les troubles du Concile"». De nombreux membres de la Curie romaine étaient particulièrement inquiets des dépenses qu'entraînerait le chemin conciliaire. «En fin de compte, le Vatican n'a rien payé», précise Guido Gusso, sans donner plus de détails sur les bienfaiteurs.
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