Messe de la F¨ºte-Dieu au Vatican c¨¦l¨¦br¨¦e par le cardinal Gambetti
Tiziana Campisi ¨C Cité du Vatican
«Souvent, face aux défis de l'histoire et à la souffrance de nos frères et s?urs, nous sommes tentés de justifier notre impuissance ou notre indolence, en apportant des raisons logiques avec des données objectives» ; «nous faisons cela pour résoudre des situations même dramatiques, comme celles auxquelles nous assistons depuis des mois à notre époque». C'est le parallélisme avec le monde d'aujourd'hui que le cardinal Mauro Gambetti, vicaire général du Pape pour la Cité du Vatican, voit dans l'Évangile de la solennité de la Fête-Dieu, célébrée ce jeudi 16 juin au Vatican, en s'arrêtant sur le passage qui raconte la multiplication des pains et des poissons, alors que les disciples - étonnés de la demande de Jésus de nourrir la foule qui l'avait suivi et qui avait besoin de se rafraîchir - semblent se dérober, se justifiant en disant qu'ils n'avaient pas assez de nourriture.
Avec Jésus sur le chemin de la vie
Le cardinal a rappelé que Jésus s'est nommé «pain vivant descendu du ciel», nourriture pour la vie éternelle, montrant son abaissement sur l'humanité, «tout l'amour du Père pour l'homme, un abaissement qui le conduira à la mort et à la mort sur la Croix». Invitant les disciples à prendre soin des personnes qui s'étaient rassemblées autour de lui, il les exhorte à s'abaisser, comme lui, vers la foule. «Aucun d'entre nous n'aime s'abaisser, quel que soit le degré d'aspiration à l'amour», souligne le cardinal Gambetti, «et lorsque nous nous entendons dire, comme le fait Jésus en termes non équivoques, que cet abaissement est le seul chemin de Dieu, alors non seulement nous ne comprenons pas, mais nous n'acceptons pas et risquons de nous séparer du chemin de la vie, du chemin de Jésus». Au contraire, «Jésus nous prend par la main», «pour nous accompagner à découvrir pleinement le chemin de la vie et nous y faire participer», a expliqué le cardinal, ajoutant que «les épisodes où Jésus a nourri la foule sont au centre du récit de tous les évangélistes» ; gravés dans la mémoire des disciples, ils ont déclenché un processus de conversion qui est ensuite devenu un «chemin de transformation à partir de Pâques, de cette dernière Cène à laquelle nous participons nous aussi» chaque fois que nous célébrons l'eucharistie.
Qu'est-ce que Dieu nous demande de faire ?
Le cardinal Gambetti fait remarquer que nous aussi, nous «résistons à l'engagement quand il nous touche dans notre chair, dans nos poches, dans les privilèges dont nous jouissons». Le problème, c'est la «petite foi». «C'est comme si les disciples avaient dit à Jésus: "Regarde, il est impossible d'accomplir ce que tu nous as demandé, tu nous as surestimés". Ou en d'autres termes: "Vous avez tort, vous ne savez pas ce que vous dites". C'est ce qui nous arrive à nous aussi, souligne le cardinal, par exemple lorsque, par nos déductions ou nos jugements, nous disqualifions les autres, en particulier les personnes placées en position d'autorité, qu'il s'agisse des enfants, des parents, des enseignants, des gouvernants, des évêques, du Pape, de Dieu». Au lieu de chercher des justifications pour ne pas s'impliquer, poursuit le cardinal, nous devons nous demander ce que Dieu nous demande de faire, et ensuite simplement obéir. C'est ce que les disciples ont fait, en allant au-delà d'eux-mêmes et en faisant confiance à ce que Jésus a ordonné. «Et l'incroyable se produit».
L'école du Corpus Christi
Le vicaire général du Pape s'attarde ensuite sur la «belle nouvelle de l'amour total et personnel apporté par Jésus - Ceci est mon corps qui est pour vous ¨C» qui nous voit non seulement comme des destinataires de cet amour, mais aussi comme des protagonistes. Comme l'a dit saint Paul: «J'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis à mon tour». Ainsi, nous sommes nous aussi appelés à devenir eucharistie comme Jésus, à devenir «mémoire vivante de Jésus», «invités à descendre dans l'humanité, en laissant derrière nous toute forme de gloire mondaine, sociale, personnelle, sans jamais compromettre la grandeur de l'amour, sans jamais faillir dans l'amour», c'est-à-dire «à vivre la vie que Jésus a partagée avec nous et continue à partager avec nous, sans jamais se séparer du chemin de la vie». «C'est l'école du Corpus Christi», dit le cardinal Gambetti. «Jésus nous prend par la main et veut nous conduire à cette vie pleine et aimante qui passe par un changement de posture», conclut le cardinal. Le Christ, en somme, veut nous dire: «Ne t'occupe plus de toi-même, mais de tes frères, pour les rassembler et leur donner à manger».
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