Plate-forme Laudato si': Dieu choisit les petits pour changer le monde
Michele Raviart - Cité du Vatican
Le cri des pauvres et le cri de la Terre ont résonné ces derniers jours lors de la Cop26 sur le changement climatique qui vient de s'achever à Glasgow. Le Pape François l'a rappelé ce dimanche après la prière de l'angélus, encourageant à la fois «ceux qui ont des responsabilités politiques et économiques à agir maintenant avec courage et clairvoyance» et invitant «toutes les personnes de bonne volonté à exercer une citoyenneté active pour le soin de la maison commune». À cette fin, François a officiellement ouvert les inscriptions à la "Plate-forme Laudato si'", un centre en ligne qui recueille, dirige et coordonne les initiatives mondiales et locales inspirées par l'encyclique sur le soin de la création. Les paroles du Pape donnent un signe d'encouragement à l'initiative, comme l'explique le père Joshtrom Kureethadam, coordinateur du secteur Écologie et Création du dicastère pour le Service du Développement humain intégral.
«Avec une grande joie, car il est providentiel que cet appel ait été lancé par le Pape le jour des pauvres. J'ai été frappé par le fait que le Pape a rappelé le cri des pauvres, en disant qu'il est intimement lié au cri de la terre... Ce sont précisément ces deux cris que nous avons également entendus à la Cop de Glasgow. La science est claire. Le temps presse. Déjà nos frères et s?urs, nos enfants souffrent, surtout dans les pays les plus pauvres. Leur cri est providentiel. C'est ce que nous avons vu à la Cop et pendant toutes ces années, chez les jeunes engagés dans ce domaine... Et puis l'appel du Pape m'a frappé parce qu'il insiste sur la citoyenneté écologique. Le Pape François déclare: "Nous devons tous prendre nos responsabilités, chacun peut apporter sa contribution".
C'est précisément pour être des citoyens écologiques qu'il existe la plateforme Laudato si'. Qui peut s'inscrire et quelles sont les initiatives auxquelles il sera possible de participer par le biais de la plate-forme ?
La plate-forme est ouverte à tous, nous sommes tous invités à devenir des citoyens écologiques de cette maison commune. Nous avons pensé à sept secteurs, nous avons été un peu inspirés, en tant que dicastère, de choisir ce chiffre, sept, parce que c'est aussi un chiffre biblique qui signifie plénitude... Sept secteurs : les familles, les individus, les paroisses et les diocèses, les écoles et les universités, les hôpitaux et les centres de soins, le monde de l'économie, qui est très important (les entreprises - y compris agricoles - les coopératives, le monde du travail) ; puis le secteur, assez vaste, des ONG (groupes, mouvements, organisations, également les centres de communication qui ont un rôle très important dans ce domaine) ; et enfin les ordres religieux, tant la branche masculine que la branche féminine. Le premier objectif est d'impliquer tout le monde.
Ensuite, nous avons proposé sept objectifs de Laudato si', et c'est peut-être un peu l'originalité de l'encyclique. Nous répondons au cri de la Terre, et donc de l'énergie, de l'eau, de la biodiversité, mais aussi au cri des pauvres, et donc des communautés indigènes, des migrants, des réfugiés... Troisième objectif : l'économie écologique. Nous devons repenser notre économie. Rappelez-vous que nous avons aussi l'expérience de l'"économie de François". Le quatrième objectif est le changement de mode de vie. Il y a un beau paragraphe dans l'encyclique - écrit le Pape François - sur les choses que chacun peut faire, même les plus simples : éteindre les lumières, n'acheter que ce que l'on cuisine vraiment, prendre les transports en commun... Des choses simples. Parce que, si nous ne changeons pas notre mode de vie, nous ne sauverons pas la planète. Et puis le cinquième et le sixième, qui correspondent un peu aux deux piliers de l'encyclique : l'éducation et la spiritualité. C'est la voie principale à suivre car la spiritualité est la source de notre foi en Dieu. Et enfin, le septième, qui englobe en quelque sorte les six autres objectifs : que tout cela se fasse en communauté.
La plateforme est en ligne depuis mai dernier. Qu'est-ce qui a changé avec cette nouvelle phase et quel a été le résultat de ces mois d'activité ?
Oui, la plateforme a été le fruit de l'année Laudato si'. Le 25 mai, après sa conclusion, le Pape François a lancé la plateforme "Laudato si" dans un message vidéo. Et grâce à nos partenaires, notamment le mouvement "Laudato si", nous avons également pu créer un site web en neuf langues. Entre-temps, nous avons toujours travaillé avec des groupes de travail pour concrétiser ces sept objectifs. Les gens pouvaient immédiatement se préinscrire. Nous avons déjà des milliers d'abonnés et nous continuerons jusqu'au 22 avril, Journée de la Terre. Cinq mois : l'idée est que chaque année nous puissions croître, doubler. Le temps presse, nos frères et s?urs les plus vulnérables ne peuvent plus attendre, mais ce qui nous donne de l'espoir, c'est que nous pouvons agir et agir ensemble, en répondant à l'invitation du Pape François à rejoindre la plateforme Laudato si'.»
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