Petit s¨¦minaire Saint-Pie X : les p¨¨res Martinelli et Radice acquitt¨¦s
Alessandro Di Bussolo - Cité du Vatican
Le Tribunal du Vatican a acquitté ce mercredi Don Gabriele Martinelli, 29 ans, ancien élève du petit séminaire Saint-Pie X, de l'accusation de viol et d'actes libidineux aggravés sur un autre pensionnaire, alors qu'ils étaient tous deux mineurs. L'ancien recteur du petit séminaire du Vatican, le père Enrico Radice, 71 ans, accusé de complicité, a également été acquitté. Les deux prêtres sont incardinés dans le diocèse de Côme, qui gère l'institut par l'intermédiaire de l'?uvre Don Folci. D'autres infractions ont été déclarées non punissables, et d¡¯autres encore ont été prescrites.
La sentence après presque un an de procès
C'est l'essentiel de la sentence prononcée à 12h45, dans la salle polyvalente du complexe des Musées du Vatican, par le Président du Tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, dans le cadre du procès pour les abus présumés qui ont été commis, selon l'accusation, entre 2007 et 2012, par Martinelli, élève mineur jusqu'en août 2010, contre L.G., camarade de sept mois plus jeune.
Acquittement, non-condamnation et prescription
La Cour a estimé que Gabriele Martinelli n'était pas condamnable pour les actes qui lui étaient reprochés jusqu'au 9 août 2008, car il était alors âgé de moins de 16 ans. Elle l'a acquitté des infractions pour la période ultérieure en raison de l'insuffisance des preuves et a déclaré l'action pénale éteinte en raison de la prescription de l'infraction de corruption de mineur, pour la période comprise entre le 9 août 2008 et le 19 mars 2009.
Quant au père Radice, le délit de ¡°complicité de violence sexuelle¡± dont il était accusé n¡¯existant pas dans le droit pénal du Vatican, il a été jugé non condamnable. Le paquet de Rome s'est toutefois saisi de l'affaire. L'ancien recteur a également été acquitté de l'accusation de faux qui pesait sur lui.
Dans le communiqué publié après la sentence, les juges du Vatican ont souligné que l'accusation était «basée principalement sur les déclarations de la personne offensée», L.G., qui a confirmé au cours du procès avoir été abusée sexuellement à plusieurs reprises, entre 2006 et 2012. La documentation acquise au cours du procès, ont écrit les juges, a permis une «évaluation plus complète» des relations entre Don Martinelli et la victime présumée, «leur évolution dans le temps et la fiabilité des déclarations» faites par les parties.
Aucune preuve de contrainte
La Cour a établi que les «relations sexuelles, de nature et d'intensité diverses» entre l¡¯accusé et le plaignant, qui auraient duré plus de cinq ans, étaient «avérées» et véridiques. Mais il n'existe aucune preuve «permettant d'établir que la victime a été contrainte à de telles relations par l¡¯accusé avec les violences ou menaces contestées». Les juges ont également ajouté que «l'impossibilité de considérer la contrainte de la victime comme prouvée au-delà du doute raisonnable, découle de certaines contradictions et illogismes importants dans les déclarations faites à plusieurs reprises par la victime». Des doutes découlent également du contenu des messages téléphoniques échangés avec Martinelli et du fait que «de nombreux témoins présents dans les mêmes pièces où, de temps à autre, des rapports sexuels auraient eu lieu, ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils n'avaient jamais rien vu ni entendu».
Requêtes de l'accusation : 6 ans pour Martinelli, 4 ans pour Radice
Le représentant du ministère public, le promoteur de justice Roberto Zannotti, avait demandé une peine de six ans pour le père Martinelli, pour le crime de viol aggravé et actes libidineux aggravés, et de quatre ans pour le père Radice, pour complicité. Dans leurs plaidoiries, les avocats des deux accusés et de l'?uvre Don Folci, un institut du diocèse de Côme chargé de la gestion du petit séminaire et poursuivi en responsabilité civile par la victime, ont réfuté toutes les accusations.
Pour la défense, aucune preuve crédible du crime
Pour la défense, aucune preuve crédible du crime n'est apparue au cours du procès, qui a duré près d'un an, avec treize audiences. L'avocate de Gabriele Martinelli, Rita Claudia Baffioni, avait demandé un acquittement pour cause d'irrecevabilité, tandis que l'avocate d'Enrico Radice, Agnese Camilli Carissimi, avait demandé un acquittement complet, tout comme l'avocate de l'?uvre Don Folci, Emanuela Bellardini.
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