Cardinal Grech: l'?glise est synodale parce qu'elle est une communion
Andrea Tornielli et Davide Dionisi ¨C Cité du Vatican
À plus de deux ans de l¡¯assemblée finale, le document préparatoire du Synode sur la synodalité est en cours de rédaction. Comme l¡¯explique le cardinal Mario Grech, «avant la publication, nous avons écouté les présidents de toutes les assemblées des Conférences épiscopales continentales ainsi que le président de la Conférence épiscopale des États-Unis d'Amérique et le président de la Conférence épiscopale canadienne».
Le style de l¡¯Église primitive
Le cardinal maltais apprécie «l'exercice de la collégialité», qu'il juge très fructueux: «Avec cette approche, nous avons voulu faire passer le message signifiant que l'implication synodale de tous est importante, même à ce stade du lancement du projet».
Le Secrétaire général du Synode note également que le thème assigné par le Pape à la 16e assemblée ordinaire est certainement «complexe», car il «parle de communion, de participation et de mission», c'est-à-dire des «aspects de la synodalité et d'une Église qui est constitutivement synodale», comme l'a souligné François lui-même dans son discours à l'occasion du 50e anniversaire de la création du Synode.
Quant au concept de synodalité, le cardinal est clair: «Beaucoup pensent qu'il s'agit d'un 'dada' du Pape. J'espère qu'aucun d'entre nous ne partage cette pensée ! Lors des différentes réunions préparatoires, il est apparu clairement que la synodalité était la forme et le style de l'Église primitive. C'est la catégorie qui englobe le mieux tous les thèmes du Concile, qui, dans la période post-Concile, ont souvent été opposés les uns aux autres. Je pense surtout à la catégorie ecclésiologique du peuple de Dieu, qui malheureusement a été opposée à celle de la hiérarchie, insistant sur une Église d'en bas, démocratique, et instrumentalisant la participation comme une revendication, comme à la manière de celle des syndicats».
Chacun trouve une place
Le cardinal Grech rappelle que la synodalité «est la forme qui réalise la participation de tout le peuple de Dieu et de chacun dans le peuple de Dieu, chacun selon son statut et sa fonction, à la vie et à la mission de l'Église». Selon le prélat, la «fonction hiérarchique et magistérielle» n'est que trop claire, et pas moins le sensus fidei. «Mais pour en comprendre l'importance, il suffit de souligner le thème du baptême, et comment ce sacrement de la renaissance permet non seulement de vivre dans le Christ, mais aussi de se greffer immédiatement dans l'Église, en tant que membres du corps». Le document préparatoire souligne bien tout cela: «Si nous savons reconnaître la valeur du sensus fidei et comment amener le peuple de Dieu à prendre conscience de cette capacité donnée dans le baptême, nous nous serons engagés sur le vrai chemin de la synodalité. Parce que nous aurons planté non seulement la graine de la communion, mais aussi celle de la participation», précise le Secrétaire général du Synode.
Demander la grâce de la conversion
Certains se disent effrayés par l¡¯ampleur de l'engagement que le chemin synodal impliquera pour les Églises locales. Sur le risque éventuel de compliquer la vie ordinaire de l'Église, le cardinal répond que «tout cela n'est pas en réalité un processus qui complique la vie de l'Église. Car sans savoir ce que l'Esprit dit à l'Église, nous pourrions agir dans le vide et même, sans le savoir, contre l'Esprit. Une fois que nous avons redécouvert la dimension pneumatologique de l'Église, nous ne pouvons qu'adopter le dynamisme de la prophétie-discernement, qui sous-tend le processus synodal. C'est particulièrement vrai lorsque l'on pense au troisième des termes en jeu : la mission», conclut le cardinal Grech. «Le Synode des jeunes a parlé de synodalité missionnaire. La synodalité, c'est pour la mission, c'est écouter comment l'Église devient elle-même en vivant, en témoignant et en apportant l'Évangile. Tous les termes proposés par le titre sont liés: ils se tiennent ou bien tombent ensemble! Demandons aussi de nous convertir profondément à la synodalité: cela signifie se convertir au Christ et à son Esprit, en laissant la primauté à Dieu».
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