Cardinal Cantalamessa: J¨¦sus n'est pas une id¨¦e, mais une personne
Pope
«Nous nous proposons d'approfondir dans cette dernière méditation que Jésus de Nazareth est vivant! Il n'est pas un souvenir du passé; il n'est pas seulement un personnage, mais une personne. Il vit 'selon l'Esprit', bien sûr, mais c'est une manière de vivre plus forte que celle 'selon la chair', car elle lui permet de vivre en nous, et non pas à l'extérieur ou à côté de nous», a déclaré le frère capucin.
La formule «une seule personne» appliquée au Christ remonte à Tertullien, mais il a fallu deux siècles de réflexion pour comprendre ce qu'elle signifiait vraiment et comment elle pouvait être conciliée avec l'affirmation que Jésus était vrai homme et vrai Dieu, c'est-à-dire «de deux natures».
«Le dogme de l'unique personne du Christ est une "structure ouverte", c'est-à-dire capable de nous parler aujourd'hui, de répondre aux nouveaux besoins de la foi, qui ne sont pas les mêmes que ceux du Ve siècle. Aujourd'hui, personne ne nie que le Christ est "une personne". Certains nient qu'il s'agisse d'une personne "divine", préférant dire qu'il s'agit d'une personne "humaine" dans laquelle Dieu habite, ou travaille, de manière unique et exaltée. Mais l'unité même de la personne du Christ, je le répète, n'est contestée par personne», a souligné le prédicateur de la Maison pontificale.
Ne pas réduire le christianisme à une idéologie
«Jésus-Christ n'est pas une idée, un problème historique, ni même un simple personnage, mais une personne et une personne vivante! C'est en effet ce qui manque et ce dont nous avons cruellement besoin, pour ne pas laisser le christianisme se réduire à une idéologie, ou simplement à une théologie», a ajouté le cardinal Cantalamessa.
«En réfléchissant sur le concept de personne dans le contexte de la Trinité, saint Augustin et, après lui, saint Thomas d'Aquin, sont arrivés à la conclusion que le mot "personne", en Dieu, signifie relation, a expliqué le cardinal capucin. Le Père est tel par sa relation au Fils: tout son être consiste dans cette relation, comme le Fils est tel par sa relation au Père.»
«Nous devons sérieusement nous poser une question: pour moi, Jésus est-il une personne, ou seulement un personnage?» s¡¯est interrogé le cardinal Cantalamessa, expliquant qu'il y a une grande différence entre les deux. «Un personnage - comme Jules César, Léonard de Vinci, Napoléon - est quelqu'un dont on peut parler et écrire autant qu'on veut, mais avec qui il est impossible de parler. Malheureusement, pour la grande majorité des chrétiens, Jésus est un personnage, pas une personne. Il est l'objet d'un ensemble de dogmes, de doctrines ou d'hérésies; quelqu'un dont on célèbre la mémoire dans la liturgie, que l'on croit réellement présent dans l'Eucharistie, tout ce que vous voulez. Mais si nous restons sur le plan de la foi objective, sans développer une relation existentielle avec lui, il reste extérieur à nous, il touche notre esprit mais ne réchauffe pas notre c?ur. Il reste, après tout, dans le passé; entre lui et nous, il y a, inconsciemment, vingt siècles de distance.»
Rencontrer Jésus personnellement, aujourd¡¯hui
Le cardinal Cantalamessa a donc rappelé que pour éviter cet écueil d¡¯une perception uniquement historique de Jésus, a cité le 3e paragraphie de l¡¯exhortation apostolique , dans lequel le Pape François «invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd¡¯hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n¡¯y a pas de motif pour lequel quelqu¡¯un puisse penser que cette invitation n¡¯est pas pour lui, parce que « personne n¡¯est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur ».
Le religieux capucin a conclu en rappelant que «dans une semaine, ce sera le Vendredi saint et, immédiatement après, le dimanche de la Résurrection. En se levant, Jésus n'est pas retourné à la vie de Lazare comme avant, mais à une vie meilleure, libre de toute tentation. Espérons qu'il en sera ainsi pour nous aussi. Que du sépulcre dans lequel la pandémie nous a enfermés pendant un an, le monde - comme nous le répète sans cesse le Saint-Père - puisse sortir meilleur, et non plus le même qu'avant».
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