La pand¨¦mie aggrave les conditions de vie de millions de p¨ºcheurs
Dans le monde, près de 60 millions de personnes travaillent dans le secteur de la pêche, dont la moitié est des femmes. 85 % de la force mondiale de travail du secteur provient du continent asiatique, comme 68% de la flotte de pêche mondiale, rappelle tout d¡¯abord le message du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral pour la Journée mondiale de la pêche, diffusé ce vendredi 20 novembre. La Journée mondiale a lieu le 21 novembre, dans un contexte particulièrement difficile cette année, souligne le cardinal Peter Turkson. La pandémie de Covid-19 a en effet un impact sévère sur les secteurs vulnérables comme celui de la pêche.
Fermeture des marchés, des restaurants, des hôtels¡ La demande en poisson frais s¡¯est effondrée, les prix ont drastiquement chuté et le commerce n¡¯a cessé de diminuer, mettant à mal des millions de travailleurs et leurs familles. En plus de ces défis liés à la pandémie, le secteur est confronté à des nombreux «problèmes chroniques», telles que la surpêche et la pêche illicite qui continuent à travers le monde entier, au nez et à la barbe des lois et règlements nationaux et internationaux. Ces pratiques pénalisent «les pêcheurs réguliers et les communautés de pêcheurs à cause d¡¯une compétition déloyale et provoque l¡¯épuisement des stocks de poissons à un rythme tel que les espèces ne parviennent pas à se reproduire.» Au-delà des populations côtières, des milliards de personnes ayant besoin du poisson pour leur approvisionnement en protéines sont touchées.
Conditions de vie des pêcheurs et pandémie
Les conditions de travail des pêcheurs ont été affectées par la pandémie, continue le cardinal Turkson. «De plus, le manque d¡¯équipements de protection individuelle n¡¯a fait qu¡¯accroître les risques de transmission du virus, car les pêcheurs travaillent dans des espaces fermés et étroits.» Plusieurs membres d¡¯équipage ont ainsi contracté la maladie dans les bateaux, déplore-t-il, et «vu l¡¯impossibilité de recevoir une assistance médicale immédiate, ils ont péri et ont été promptement ensevelis dans la mer par leurs compagnons inquiets, souvent sans que les familles ne connaissent pas le sort de leurs êtres chers.» Par ailleurs, des pêcheurs migrants se sont retrouvés privés de travail, sans aucun revenu pour soutenir leurs familles et rembourser leurs dettes, courant le risque de devenir victimes du trafic d¡¯êtres humains.
Le secteur de la pêche a toujours été confronté au travail forcé et à la traite des personnes, rappelle le dicastère, une situation aggravée cette année à cause de la crise sanitaire, «des flux de personnes désespérées provenant de zones rurales où elles ont perdu leur travail. Ces gens déplacés sont susceptibles d¡¯être trompés et contraints par les courtiers et par des agences de recrutement de travailler à bord des bateaux sous la menace de la force ou à cause de liens contractés par leurs dettes.»
La parole de l¡¯Église
S¡¯appuyant sur Fratelli tutti, le cardinal Peter Turkson tient donc à travers ce message à lancer un appel de plus grande solidarité avec les personnes les plus fragilisées. La voie menant «à une pleine protection des droits humains et du travail de toutes les catégories de pêcheurs est encore longue et sinueuse», rappelle-t-il. «Une fois encore, nous élevons notre voix pour appeler à un nouvel effort des organisations internationales et des gouvernements, pour qu¡¯ils renforcent leur engagement en adoptant des législations qui améliorent la vie et les conditions de travail des pêcheurs et de leurs familles et qui renforcent la lutte contre le travail forcé et la traite des personnes.»
Il est temps d¡¯agir, conclut le cardinal, demandant aux gouvernements de trouver une réponse satisfaisante à cette pénible situation qui concerne des milliers de pêcheurs.
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