Le cardinal Parolin accueilli avec ferveur dans la plaine de Ninive
Manuella Affejee- Cité du Vatican
Petits rameaux d¡¯olivier à la main, revêtus pour certains d¡¯habits traditionnels chamarrés, poussant des youyous, les habitants de Qaraqosh ont réservé un accueil fastueux au cardinal Parolin. Dans les rues pavoisées aux couleurs de l¡¯Irak et du Vatican, une foule compacte a suivi le Secrétaire d¡¯Etat du Saint-Siège, accompagné notamment du Patriarche syriaque-catholique Ignace Joseph Younan III, jusqu¡¯à la cathédrale Al Tahira, l¡¯édifice chrétien le plus emblématique de la ville que Daech n¡¯a pas épargné, lors de son occupation.
Malgré un nettoyage appliqué, les murs sont encore noircis, les traces de croix brisées sont encore là: stigmates silencieux des sacrilèges commis par les jihadistes qui avaient fait de cette église une école de tirs avant de l¡¯incendier et de faire sauter son haut clocher. Les terroristes ont été balayés, mais la cathédrale, elle, est toujours là, debout et elle était trop petite aujourd¡¯hui pour accueillir ces centaines de chrétiens, rassemblés dans la joie et la ferveur autour du cardinal pour prier avec lui, écouter ses paroles. Le Secrétaire d¡¯Etat a rendu hommage à leur courage et à leur foi, eux qui avaient été chassés de leur terre, en cette nuit inoubliable du 6 au 7 août 2014, et qui sont revenus, pour certains, déterminés à rebâtir et à perpétuer cette présence chrétienne pluriséculaire que Daech a voulu annihiler.
Une terre de souffrance et d'espérance
«La venue du cardinal Parolin est un cadeau du Pape pour la naissance de Jésus, un cadeau de Noël pour notre communauté», a déclaré avec enthousiasme le Patriarche syriaque qui a demandé au Secrétaire d¡¯Etat son appui pour déclarer cette cathédrale, «basilique mineure». Elle est devenue avec le temps le symbole des souffrances des chrétiens d¡¯Irak. Aujourd¡¯hui, elle symbolise leur résurrection.
À 22 km de Qaraqosh, le cardinal Parolin a admiré la parfaite reconstruction du monastère syro-catholique de Mar Behnam où se trouve le tombeau des saints Behnam et Sarah. Partiellement détruit par le groupe État islamique en 2015, il a été restauré par l¡¯association Fraternité en Irak à la demande de l¡¯archevêque syro-catholique de Mossoul, Mgr Yohanna Petros Moshe.
Le Secrétaire d¡¯État du Saint-Siège s¡¯est enfin rendu à Mossoul, la deuxième ville du pays où les chrétiens étaient présents mais très minoritaires avant l¡¯arrivée de Daesh. De 30 000 en 2003, ils n¡¯étaient déjà plus que 3 000 en 2014.
Le cardinal Parolin a notamment visité l¡¯église de Sayedat-al-Bichara, Notre-Dame de l¡¯Annonciation. Il s¡¯agit d¡¯une église en préfabriqué installée initialement par Fraternité en Irak dans un camp de réfugiés au Kurdistan irakien pour permettre aux chrétiens en fuite de se rassembler et de prier ensemble. Elle a été transférée à Mossoul pour encourager les Mossouliotes chrétiens à rentrer chez eux. «Daech voulait nous anéantir totalement, mais nous ramenons la croix à Mossoul ! » a ainsi affirmé son curé, le Père Emmanuel Adelklo.
Marie-Lorraine de Warren a suivi la visite du cardinal Parolin à Qaraqosh où elle effectue une 5ème mission de terrain. Elle est volontaire depuis 2015 de l¡¯association Fraternité en Irak qui soutient la présence chrétienne dans le pays.
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