M¨¦ditation du IIe dimanche ordinaire, C: le premier signe de J¨¦sus, pl¨¦nitude de vie et de joie
Lectures: Is 2, 1-5 Ps 95 (96) 1Co 12, 4-11 Jn 2, 1-11
C¡¯est vraiment un «signe» que le premier Signe de Jésus se soit accompli au cours d¡¯un repas de noces, à Cana, en Galilée, comme nous le rapporte l¡¯évangéliste et apôtre saint Jean. Il aurait pu être une guérison, une marche sur les eaux, une multiplication de pains. Et bien non: il a eu lieu au cours d¡¯un festin célébrant l¡¯amour humain. Ce premier miracle, qui inaugure donc la vie publique de Jésus, dit et dira quelque chose de ce que doit être la nouvelle vie offerte par le Christ, maintenant et jusque dans le Royaume. Il donne un aperçu, une anticipation, une première saveur de ce qu¡¯est la vie chrétienne: une vie de joie; une vie de plénitude, où les prières sont exaucées; une vie de gloire à travers la passion.
Une vie de joie, tout d¡¯abord. Le premier signe de Jésus a lieu au cours d¡¯un banquet de mariage: ce n¡¯est pas rien! Il s¡¯agit d¡¯un contexte si humain, si beau, où est célébrée l¡¯union, l¡¯alliance d¡¯un homme et d¡¯une femme avant tout, mais aussi de familles, où les amis sont présents, où les enfants courent dans tous les sens, où les réjouissances, la musique et les chants sont à l¡¯honneur, et où la table regorge de délices. Si Jésus est venu bénir, déjà par sa seule présence, cette réalité humaine qu¡¯est le mariage, la fête, l¡¯allégresse, c¡¯est qu¡¯il donne déjà un avant-goût de ce que sera la vie chrétienne: rien moins qu¡¯une vie élevée ou relevée par le Christ, soutenue par lui dans la joie. On pourrait dire que, par le Signe de Cana, la joie partagée est une caractéristique essentielle de la vie avec lui.
La deuxième caractéristique est que nous sommes toujours exaucés, car la joie ne peut manquer, le vin ne peut manquer! Le Christ, mais aussi Marie, la Mère du Seigneur ¨C car c¡¯est elle qui va intercéder ¨C ne peuvent supporter que nous souffrions, ou même que la tristesse vienne gâcher la fête. Non, avec le Christ, avec Marie, nous allons «de hauteur en hauteur», nous ne pouvons pas décroître dans la joie: nous devons progresser. Et lorsque survient un malheur, un imprévu ¨C ici, le manque de vin ¨C souvenons-nous du Signe de Cana. Le Christ prend sur lui, même la possibilité de la tristesse: il l¡¯évite aux hommes, il fait tout ¨C nous pouvons dire: il est prêt à tout souffrir ¨C pour que nous demeurions dans la joie. Et nous savons combien le vin symbolise aussi le sang versé, la souffrance, la passion future du Seigneur¡ N¡¯oublions jamais que le Christ nous donne la plénitude de la vie et de la joie, que nous pouvons nous appuyer largement sur la prière des uns et des autres, spécialement celles des saints et de la Vierge Marie, quand nous doutons, quand nous chancelons, ou quand la tristesse veut habiter notre c?ur.
La troisième caractéristique de la vie nouvelle avec le Christ est la gloire, mais celle de Dieu, non pas celle des hommes, car elle s¡¯impose avec douceur, non par la force. Six jarres de 100 litres d¡¯eau changée en vin, cela fait 600 litres, 600 bouteilles! Le Signe est évident: Dieu veut la réussite du mariage, de la communion, de la fête, et il manifeste son désir par l¡¯abondance, par les flots de vin versé ¨C et donc aussi par la si grande peine qu¡¯il devra souffrir. Le signe de gloire est flagrant, mais il n¡¯écrase pas: il se fait en coulisse, et seulement ceux qui ont l¡¯esprit d¡¯intelligence comprendront et croiront. Car la gloire de Dieu, c¡¯est aussi cela: laisser librement à l¡¯homme la possibilité de croire, et donc de vivre, et de participer ainsi à sa joie.