M¨¦ditation de la Sainte Famille: ?la famille chr¨¦tienne, berceau de la foi et de l¡¯amour?
Lectures: 1 S 1, 20-22.24-28 Ps 83 (84), 2-3, 5-6, 9-10 1 Jn 3, 1-2.21-24 Lc 2, 41-52
Chers Frères et S?urs,
Dans cette octave de la Nativité, l¡¯Eglise nous donne de célébrer la Sainte Famille de Nazareth. Cette fête continue de nous révéler le sens de l¡¯incarnation du Fils de Dieu en notre chair. Elle nous montre comment Dieu s¡¯insère dans notre vie d¡¯hommes, à travers une famille. En cela, Jésus se manifeste véritablement comme l¡¯Emmanuel, Dieu-avec-nous.
Rappelons-nous: la grâce suprême de la naissance de Jésus, c¡¯est de faire nous des fils et des filles adoptifs de Dieu notre Père. L¡¯apôtre Jean a donc raison (dans la deuxième lecture de ce jour) de s¡¯exclamer: «voyez quel grand amour nous a donné le Père (c¡¯est-à-dire la naissance de son Fils) pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ¨C et nous le sommes!» (I Jean 3, 1).
En prenant chair au sein d¡¯une famille, Jésus sanctifie nos familles humaines. Il veut que chacune d¡¯elles devienne le lieu de sa manifestation au monde, et révèle l¡¯amour miséricordieux de Dieu, qui n¡¯est jamais loin de nous, puisqu¡¯Il choisit de partager notre condition humaine en toute chose, excepté le péché.
Pour que nos familles deviennent véritablement le lieu de la manifestation de la présence de Dieu à notre monde, nous devons, avant toute chose, tourner notre regard vers le Seigneur, et nous y recevoir mutuellement comme un don de Dieu. Et la figure d¡¯Anne, la mère du prophète Samuel, peut nous servir d¡¯exemple. Écoutons-la nous dire dans la première lecture de ce jour: «C¡¯est pour obtenir cet enfant que je priais, et le Seigneur me l¡¯a donné en réponse à ma demande. À mon tour je le donne au Seigneur pour qu¡¯il en dispose» (I Sam. 1, 27-28). Elle qui a prié et supplée pour recevoir cet enfant, Samuel, elle s¡¯en presse à le rendre à Dieu. Elle nous apprend ainsi à recevoir chacun des membres de nos familles comme une bénédiction de Dieu, et à savoir nous remettre mutuellement entre les mains de Dieu pour que nous demeurions à la disposition du Seigneur tous les jours de notre vie.
La famille chrétienne, c¡¯est donc le lieu du don mutuel, et de l¡¯offrande de nous-mêmes à Dieu; la famille chrétienne, c¡¯est le foyer qui rayonne de la présence de Dieu; la famille chrétienne, c¡¯est une famille où règne la foi et l¡¯amour, selon les paroles que nous avons entendues dans la deuxième lecture de ce jour: «voici le commandement (des enfants de Dieu): mettre notre foi dans le nom de son fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres comme il nous l¡¯a commandé» (I Jean 3, 23).
C¡¯est cela qui caractérisait la Famille de Nazareth que nous célébrons en ce jour. En effet, comme toutes nos familles, celle de Nazareth a connu aussi ses moments de peine. L¡¯évangile d¡¯aujourd¡¯hui nous le rappelle: à la recherche de Jésus resté à Jérusalem à la fin du pèlerinage avec ses parents, Joseph et Marie sont dans la peine et l¡¯angoisse. Mais, malgré cette peine, on peut sentir, à travers les paroles de Marie l¡¯expression d¡¯un couple, d¡¯une famille très unie: «Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Voici comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant!» (Luc 2, 48). Bien plus, le fait de retrouver Jésus au temple ¨C là où il doit être ¨C les conduit à intérioriser le sens de sa présence au milieu d¡¯eux, et, ainsi, grandir dans la foi et la confiance en Dieu.
Prions pour que la naissance de l¡¯enfant de Bethléem dans nos familles devienne, pour chacune d¡¯elles, une occasion de renouvellement dans la foi et l¡¯amour, pour qu¡¯elles deviennent véritablement le lieu de la manifestation de l¡¯amour de Dieu au monde. Amen!