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Myriam Sandouno – Cité du Vatican

Débuté le 10 février dans la capitale française, le sommet sur l’intelligence artificielle qui réunit les principaux acteurs du monde de l’IA et qui se terminera aujourd’hui, est «une initiative louable», selon le Pape. Aux participants, François rappelle dans un message adressé au président français Emmanuel Macron, que leurs efforts sont «un exemple brillant d’une saine politique qui veut inscrire les nouveautés technologiques dans un projet visant au bien commun». Ce qui pourrait ouvrir le chemin à des opportunités différentes qui n’impliquent pas d’interrompre la créativité de l’homme et son rêve de progrès, mais de canaliser cette énergie de façon nouvelle. L'évêque de Rome dit être convaincu que l’intelligence artificielle, «peut devenir un puissant outil» pour les scientifiques et les experts qui cherchent ensemble des solutions innovantes et créatives en faveur de l’éco-durabilité de notre planète. «Sans ignorer que la consommation d’énergie associée au fonctionnement des infrastructures de l’intelligence artificielle est en soi hautement consommatrice d’énergie». 

Penser aux pauvres et aux marginalisés 

En ce qui concerne la réglementation de l’intelligence artificielle, le Pape soutient qu’il faut tenir compte de la voix de toutes les parties prenantes, y compris les pauvres, les marginalisés, et ceux qui restent souvent ignorés dans les processus décisionnels. Dans cette perspective, le Saint-Père souhaite en effet «que le sommet de Paris avance pour qu’une plate-forme d’intérêt public sur l’intelligence artificielle soit créée»; et «pour que chaque nation puisse trouver dans l’intelligence artificielle un instrument, d’une part, de développement et de lutte contre la pauvreté, et d’autre part, de protection des cultures et des langues locales». Ce n’est qu’ainsi, estime-t-il, que tous les peuples pourront contribuer à la création de données, qui seront utilisées par l’intelligence artificielle, représentant la véritable diversité et richesse qui caractérise l’humanité tout entière.

L'IA et la protection de l'humanité 

Le Pape François dans cette note, se félicite des «efforts entrepris, avec courage et détermination», pour entamer un parcours politique dans «le sens de la protection de l’humanité contre une utilisation de l’intelligence artificielle» qui limite la vision du monde à des réalités exprimables en chiffres et enfermées dans des catégories préconçues, évinçant l’apport d’autres formes de vérité et en imposant des modèles anthropologiques, socio-économiques et culturels uniformes, note le Saint-Père.

L’ultime défi, «l’homme et toujours l’homme»

François espère ainsi qu'à l’avenir, «les travaux des prochains sommets qui devraient donner suite au présent, examineront plus en détail les effets sociaux de l’intelligence artificielle sur les relations humaines, sur l’information et sur l’éducation». Pour le Successeur de Pierre, la question fondamentale cependant, reste et restera toujours anthropologique, à savoir: «si l’homme, comme homme» dans le contexte du progrès technologique «deviendra vraiment meilleur, c’est-à-dire plus mûr spirituellement, plus conscient de la dignité de son humanité. Plus responsable, plus ouvert aux autres, en particulier aux plus nécessiteux et aux plus faibles». L’ultime défi «est l’homme et restera toujours l’homme; ne l’oublions jamais», conclut-il.